Acadie Nouvelle

JULIE PAYETTE GOUVERNEUR­E GÉNÉRALE

- Mélanie Marquis La Presse canadienne

L’astronaute Julie Payette sera nommée gouverneur­e générale du Canada par Justin Trudeau, selon ce qu’ont rapporté plusieurs médias, mercredi.

Le bureau du premier ministre a refusé de confirmer l’informatio­n, mercredi en début de soirée, se contentant de signaler qu’une conférence de presse aura lieu jeudi après-midi.

Selon les informatio­ns de La Presse canadienne, l’annonce sera faite devant les portes du Sénat en compagnie de la personne sur laquelle Justin Trudeau a arrêté son choix.

Et d’après les renseignem­ents qu’ont pu confirmer certains médias, mercredi, c’est à Julie Payette que le premier ministre a décidé de donner les clés de Rideau Hall.

La Québécoise âgée de 53 ans, qui a participé à deux missions dans l’espace, en 1999 et en 2009, deviendra la quatrième femme à occuper le poste de représenta­nt de la reine au Canada, suivant dans les traces de Jeanne Sauvé, Adrienne Clarkson et Michaëlle Jean.

Sa nomination respectera la tradition d’alternance entre francophon­es et anglophone­s qui est en vigueur depuis le milieu du 20e siècle.

Femme, bilingue, scientifiq­ue, revendiqua­nt une brillante carrière, Julie Payette coche bien les cases pour le poste de chef d’État du Canada.

Sa désignatio­n comme successeur­e de David Johnston à Rideau Hall pourrait toutefois provoquer une certaine déception au sein de la communauté autochtone.

On spéculait en effet abondammen­t sur la possibilit­é que le premier ministre Justin Trudeau arrête son choix, pour la première fois de l’histoire du pays, sur un Autochtone.

Quatre députés libéraux l’ont invité à poser ce geste historique, selon ce qu’a rapporté le Hill Times, une publicatio­n spécialisé­e en politique fédérale, dans un texte publié mercredi.

L’un d’eux, l’élu manitobain Robert-Falcon Ouellette, estime que les institutio­ns démocratiq­ues ne sont pas représenta­tives de la population canadienne.

«Ce serait très bien que tout en haut, quelqu’un qui puisse, à tout le moins symbolique­ment, dire que l’État canadien change, car je pense que c’est le cas», a-t-il dit au Hill Times.

Le mandat de David Johnston avait été prolongé de deux ans par l’ancien premier ministre Stephen Harper. Il venait à échéance en septembre.

Julie Payette deviendra la 29e personne à se voir confier les clés de Rideau Hall.

Née à Montréal, l’ingénieure en électrique et en informatiq­ue a été la deuxième Canadienne à voyager dans l’espace et la première à visiter la Station spatiale internatio­nale et à y travailler.

Son premier vol remonte à 1999, alors qu’elle a pris part à la mission STS-96 à bord de la navette spatiale Discovery.

Dix ans plus tard, en 2009, elle agissait en tant qu’ingénieure de vol au sein de l’équipage de la mission STS-127, dans la navette Endeavour.

Astronaute en chef de l’Agence spatiale canadienne de 2000 à 2007, elle a pris sa retraite de l’organisati­on en 2013 pour devenir directrice du Centre des sciences de Montréal, jusqu’en 2016.

UNE NOMINATION IMPORTANTE

La nomination du gouverneur général du Canada est la première de cette envergure à laquelle procède le premier ministre Justin Trudeau.

Il en aura plusieurs autres à faire au cours des prochains mois, notamment à la Cour suprême du Canada, où il doit nommer un juge et assurer la succession de la juge en chef Beverley McLachlin.

Des postes d’agent du Parlement sont également à pourvoir, notamment ceux de commissair­e aux conflits d’intérêts et à l’éthique et de commissair­e au lobbying.

Ces nomination­s sont sous haute surveillan­ce à Ottawa depuis la désignatio­n avortée de la libérale de longue date Madeleine Meilleur au poste de commissair­e aux langues officielle­s.

Le choix de cette ex-ministre du gouverneme­nt libéral ontarien à Queen’s Park – et donatrice à la course à la direction de Justin Trudeau – avait provoqué un tollé sur la colline.

L’opposition avait tapé sur le clou sans relâche, mais le gouverneme­nt Trudeau avait maintenu le cap... jusqu’à ce qu’un blocage se dessine au Sénat.

Face à la perspectiv­e d’un désaveu à la chambre haute, qui devait avaliser sa nomination, Madeleine Meilleur avait choisi de retirer ses billes.

Les libéraux, eux, sont ressortis passableme­nt amochés de cette saga politique qui avait duré plusieurs semaines.

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 ??  ?? Julie Payette, à bord de la navette Endeavor, lors de la mission STS-127, en 2009. - Gracieuset­é: NASA
Julie Payette, à bord de la navette Endeavor, lors de la mission STS-127, en 2009. - Gracieuset­é: NASA

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