Acadie Nouvelle

Les mentalités évoluent lentement

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Tous les deux trentenair­es, Christian Blanchard, de Caraquet, et Jonathan Nadeau, originaire d’Edmundston, ont souffert d’intimidati­on quand ils étaient jeunes, en raison de leur orientatio­n sexuelle. «De la 9e à la 12e année, j’ai été harcelé par la même gang. C’était des insultes, ça n’est jamais devenu physique», témoigne Christian Blanchard. Notre second interlocut­eur a lui aussi été injurié lorsqu’il était scolarisé. «C’était surtout de la 7e à la 9e année. Je me rappelle m’être fait humilier. J’en étais rendu à changer de trottoir pour éviter de croiser ceux qui s’en prenaient à moi.» Ces situations n’ont pas été faciles à vivre. «J’ai passé des soirées à pleurer et des matins à dire à mes parents que je ne voulais plus aller à l’école, poursuit Jonathan Nadeau. Mais parce que j’étais bon élève et que j’étais apprécié par d’autres personnes, je n’acceptais pas d’être réduit à un moins que rien par certains jeunes. Cette expérience a renforcé mon caractère.» Christian Blanchard a pris du recul et fait le choix de ne plus se laisser affecter par ces mauvais souvenirs. «L’école est une jungle où tout le monde cherche à survivre.» Les choses ont changé. Les railleries d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui. Professeur de mathématiq­ues à la polyvalent­e W.-A.-Losier à Tracadie, Jonathan Nadeau le constate, les adolescent­s affichent leurs différence­s et ça ne pose plus de problème. «L’année dernière, deux garçons sont arrivés ensemble au bal des finissants. Cette année, c’était deux filles. Ça n’a choqué personne.» - VP

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