Christian Godin touche au disque… et gagne l’or!
Il y a trois jours, Christian Godin se préparait à participer aux compétitions du lancer du poids et du lancer du javelot aux Jeux de la francophonie canadienne. Mais à quelques heures de la cérémonie d’ouverture, son entraîneur Aaron LeBlanc lui suggère d’ajouter son nom à la liste des compétiteurs de l’épreuve du lancer du disque. Mercredi soir, c’est avec une médaille d’or autour du cou qu’il a quitté le stade. Stéphane Paquette
Si le record de Kyla Hughes au lancer du poids a épaté la galerie, la médaille d’or du colosse de Lamèque a pris le monde de l’athlétisme complètement par surprise.
Avec un tir de 33,43m, c’est sur la plus haute marche du podium que l’Acadien âgé de 18 ans est allé cueillir sa médaille.
Une histoire complètement abracadabrante.
«Ça fait deux jours que je lance le disque. Comme je lance le javelot et le poids, je me suis dit pourquoi pas», mentionne-t-il.
Deux petites journées d’entraînement, c’est tout ce dont il a eu besoin pour devenir le meilleur de la francophonie canadienne.
Ça, mesdames et messieurs, c’est ce qu’on appelle un athlète naturel.
«J’ai appris la bonne technique avec mon entraîneur Aaron LeBlanc. J’ai été capable de mettre plus de force dans mes tirs. Il m’a expliqué les points communs des techniques du javelot et du disque et ça m’a beaucoup aidé», raconte-t-il.
«Je voulais surtout faire des points pour l’équipe du Nouveau-Brunswick. Je pense que je m’en suis bien sorti! Je m’attendais à franchir les 30 mètres, mais je ne m’attendais pas à gagner.»
C’est donc un Christian Godin gonflé à bloc qui va participer aux épreuves du lancer du javelot (jeudi) et du lancer du poids (vendredi).
«Je veux lancer le javelot à au moins 40 mètres et atteindre au moins 12 mètres au poids. Si c’est possible, je vise une position parmi les trois meilleurs. On ne sait jamais: des surprises, ça peut arriver!»
Mais d’où sort donc cette performance incroyable? L’Acadien affirme qu’il n’a absolument rien changé à sa routine normale, même s’il s’attaquait à un tout nouveau sport mercredi.
«Je n’ai rien fait de spécial. Je suis arrivé ici, j’ai fait mon échauffement et mon entraînement habituel. Tout s’est bien passé.»
Ce talent naturel aux différents lancers, il l’a vraiment remarqué en 2014 en Colombie-Britannique.
«Ce qui m’a poussé à faire de l’athlétisme sérieusement, c’est quand je suis allé aux Jeux de la Légion canadienne à Langley. C’est là que j’ai commencé à m’entraîner sérieusement au javelot et au poids», soutient celui qui tentera de se tailler un poste au sein de l’équipe d’athlétisme de l’Université de Moncton en septembre.
Son entraîneur Aaron LeBlanc semblait aussi surpris que tout le monde par le rendement de son poulain sur la pelouse de l’U de M mercredi.
«On a travaillé sur sa technique pour faire des ajustements de dernière minute et ça a fonctionné. On pensait peut-être à une troisième place, mais il nous a surpris avec un tir de plus de 33 mètres», mentionne l’athlète de Memramcook.
«Avant, il ne tournait pas sur lui-même. Il faisait juste lancer le disque. Il a essayé ça à l’entraînement mardi et il a dit que c’était pas pire», poursuit-il.
«On l’a vu lancer le javelot et le poids et on a vu qu’il est fort comme un boeuf. On savait qu’il pouvait aussi lancer le disque. La plupart des bons lanceurs peuvent faire les trois.»
Peut-être, mais de là à penser qu’il pouvait décrocher la médaille d’or après seulement deux petites journées d’entraînement…