Des archéologues questionnent le passé du plus vieux cimetière de Moncton
Le Temple libre est le plus vieil édifice public encore debout à Moncton. Construit en 1821, l’immeuble est entouré de l’un des plus anciens cimetières communautaires de la municipalité, dont la plus vieille pierre tombale remonte à 1816. Des archéologues
Le cimetière Elmwood de Moncton a ouvert en 1855, c’est le premier grand champ de repos de la ville. Jusqu’à ce moment, le terrain situé entre le Musée de Moncton et le Temple libre était le seul terrain communautaire où les gens pouvaient mettre en terre leurs proches.
Moncton n’était pas une grande ville à l’époque. Moins de 1000 personnes y habitaient, mais on y retrouvait plusieurs religions.
«La population n’était que de 800 personnes, mais il y avait quatre ou cinq différentes religions. Personne ne pouvait construire sa propre église. Alors, ils se sont tous réunis pour construire cet édifice sans affiliation religieuse afin que tout le monde puisse l’utiliser», a expliqué Lawren Campbell, coordonnateur du patrimoine et de la culture pour la Ville de Moncton.
En théorie, lorsque le cimetière Elmwood a été ouvert, plus personne n’a été enterré à l’arrière du Temple libre. La réalité pourrait cependant être toute autre.
«C’est là où ça devient plus compliqué. La tradition orale veut que des gens aient acheté des lots familiaux (au cimetière Elmwood). Alors si l’oncle Joe est enterré ici, mais que le reste de la famille est sur la Elmwood, ils déménageaient la pierre tombale. Alors, il y a un corps ici, mais pas de pierre. Il y a donc plus que ce qu’on peut voir ici», a expliqué M. Campbell.
Le cimetière communautaire entourant le Temple libre a plus de 200 ans. Le seul document qui recense les corps qui s’y trouvent date de 1960. De 1816 à 1960, beaucoup de choses ont sûrement changé.
«C’est aussi possible qu’une personne ait décidé de nettoyer le cimetière. Pour les pionniers ou les loyalistes, les cimetières n’étaient pas un endroit où on se rendait ensuite pour aller visiter. C’était simplement un dépôt pour les morts. C’était donc éparpillé. Le fait que c’est aujourd’hui tout bien aligné comme ça nous dit que, possiblement, ç’a été réarrangé».
Afin d’en avoir le coeur net, des employés du service d’archéologie du gouvernement provincial ont débarqué sur le site avec de l’équipement radar sophistiqué. Sans avoir à creuser, ils pourront trouver les anomalies dans le sol, ce qui pourrait aider à identifier s’il y a d’autres tombes et où elles se trouvent.
«Ils vont nous peindre des images afin de déterminer où se trouvent les perturbations dans le sol qui pourrait représenter un corps.»
À long terme, ces données pourront aider à s’assurer que de futurs développements n’empiètent pas sur le cimetière, un lieu patrimonial, et ainsi aider les gens qui font leur généalogie.