Jimmy Carter se penche sur l’habitat canadien
L’ancien président américain Jimmy Carter croit que les gouvernements au Canada devraient s’inspirer du programme de logement social Habitat pour
l’humanité, qu’il soutient depuis des années. Le programme sans but lucratif permet à des familles à faible revenu d’accéder à la propriété grâce à des échéanciers de paiement abordables et à la participation des futurs propriétaires à la construction de leur nouvelle maison. L’exprésident démocrate rappelle que l’idée a aussi fait son chemin ailleurs dans le monde, notamment au Pérou.
M. Carter était de passage au pays récemment, où le programme Habitat pour
l’humanité prévoit construire 150 maisons pour souligner les 150 ans de la fédération canadienne. L’ex-président américain admet que l’accès au logement et à la propriété constitue un enjeu social complexe pour les décideurs et les bénévoles, qui ne peuvent cependant tout régler.
On estime que 1,6 million de ménages canadiens ont un «besoin impérieux de logement» – ce qui signifie qu’ils
dépensent plus du tiers de leurs revenus bruts pour se loger, dans des conditions souvent inadéquates. Le gouvernement fédéral espère réduire ce nombre d’au moins 500 000 d’ici dix ans, grâce à sa nouvelle Stratégie nationale en matière de logement, qui sera dévoilée éventuellement. Il n’est pas exclu que cette stratégie comprenne des projets de type Habitat pour l’humanité.
M. Carter rappelle que les ménages qui bénéficient du soutien d’Habitat pour
l’humanité deviennent des citoyens responsables qui paient des taxes, ce qui rapporte des recettes fiscales aux gouvernements et réduit les dépenses publiques en services sociaux. «Ils passent de la dépendance à l’autosuffisance», a-t-il soutenu en entrevue téléphonique depuis Edmonton.
Ottawa a tenté récemment de brandir le spectre d’une hausse des coûts de construction dans l’épineux dossier du bois d’oeuvre, alors que Washington a annoncé de nouveaux tarifs douaniers et une taxe à l’importation sur le bois canadien.
Jimmy Carter, dont la famille possède des intérêts dans le bois d’oeuvre aux États-Unis, a appuyé l’administration de Donald Trump dans ce dossier. «Nous voulons simplement un accord juste et honnête, qui soit satisfaisant pour les deux parties. Et je crois que c’est possible», a-t-il expliqué. «Nous voulons protéger aussi les travailleurs et les propriétaires forestiers.»