Les Vénézuéliens en grève nationale contre le projet de Constitution
Le silence régnait dans certains secteurs de la capitale vénézuélienne, jeudi, alors que les opposants du président Nicolas Maduro ont mis en branle la plus importante grève nationale depuis 2002. Le débrayage du transport collectif semblait avoir paralysé tous les autobus, et des milliers d’entreprises privées ont défié le gouvernement en fermant leurs portes. Les sociétés d’État sont pour leur part demeurées ouvertes, mais bon nombre de leurs employés ont refusé de se présenter au travail. Des barrages improvisés de pneus et de branches d’arbres obstruaient plusieurs rues de Caracas. Cette grève de 24 heures vise à contester le projet de réécriture de la Constitution promu par Nicolas Maduro. L’opposition a appelé au boycottage de l’élection d’une assemblée constituante, prévue le 30 juillet, par laquelle le parti au pouvoir chercherait à renforcer sa mainmise sur les quelques institutions qui ne sont pas déjà sous son contrôle. La plus importante organisation patronale du pays, Fedecamaras, n’est pas allée jusqu’à donner son appui au mouvement, mais elle a signalé que les grévistes ne seraient pas sanctionnés. Fedecamaras avait joué un rôle de premier plan durant la grève de 2002, qui s’était d’ailleurs étirée jusqu’à l’année suivante, pour tenter de renverser le gouvernement de Hugo Chavez. L’exprésident avait ensuite serré la vis du secteur privé à coups d’expropriations, de stricte réglementation et d’importations pour remplacer la production locale. La communauté des affaires estime que 150 000 entreprises vénézuéliennes ont mis la clé sous la porte dans les 15 dernières années. – AP