Acadie Nouvelle

Le 23 juillet 1970: la naissance d’une légende rurale

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En 1992, le Pays de la Sagouine ouvrait ses portes. L’ouverture officielle qui avait été célébrée le 23 juillet visait à faire un clin d’oeil à la première apparition sur scène de La

Sagouine à la même date en 1970. «C’était à 16h30 le 23 juillet. C’est pour ça que le 23 a quelque chose de spécial pour nous et nous allons représente­r ça. Ce sera la fête sur l’île toute la journée. Tous les personnage­s seront présents», a indiqué M. LeBlanc. Antonine Maillet (photo) raconte que tous les astres étaient alignés pour fonder le Pays de la Sagouine. C’est arrivé presque par un coup de chance. «La Sagouine arrivait et voilà qu’on avait un gouverneme­nt qui était francophil­e et qui était prêt à s’ouvrir. Omer Léger qui était ministre du Tourisme m’avait demandé le droit d’utiliser la Sagouine pour créer un centre touristiqu­e pour qu’on retienne les gens qui se servaient du Nouveau-Brunswick comme corridor pour aller à Cabot Trail ou à l’Île-du-Prince-Édouard. Je lui avais alors répondu non, mais que s’il me demandait pour un centre culturel, je dirais oui et c’est comme ça que tout a commencé.» L’écrivaine souligne qu’elle a toujours eu des rêves fabuleux. Avec la Sagouine, elle estime bien humblement qu’elle n’a fait que mettre sur les pages d’un livre et ensuite sur la scène, un personnage qui lui avait été donné. «Je n’avais pas le choix de l’accepter. J’ai attrapé ce cadeau qu’on m’a fait et la Sagouine, elle me dépasse et elle dépasse les Acadiens. Elle les résume, les questionne, les oblige à se regarder et en même temps, elle est belle. Moi j’ai eu la chance d’avoir une période en Acadie où les gens étaient prêts pour ça», a confié Mme Maillet. Pour cette saison anniversai­re du Pays de la Sagouine, de jeunes dramaturge­s ont repris le flambeau en écrivant les nouveaux textes joués par les personnage­s de l’Île-aux-Puces. Antonine Maillet, qui a été une source d’inspiratio­n, a agi un peu comme un mentor. En voyant les textes prendre vie sur scène, elle a été éblouie par la relève. Avant d’arriver à Bouctouche, elle confie que l’avenir du Pays de la Sagouine lui paraissait sombre, mais une fois sur les lieux, elle s’estime rassurée et a bon espoir dans l’avenir. Comme toute institutio­n, le centre sera certaineme­nt appelé à se transforme­r et à se renouveler au cours des prochaines années. «Bien sûr que Viola Léger lui a donné un visage et il va rester, mais il va arriver des comédiens un jour qui vont prendre la relève et c’est pour ça que je n’ai pas peur. On se trompe de croire que ça va mourir avec les comédiens qui vont mourir. Pas du tout!», a ajouté Mme Maillet, qui travaille à l’écriture d’un nouveau livre. Celle-ci prendra la parole lors des célébratio­ns du 25e anniversai­re.

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