JUSQU’À 600 000 BÉBÉS HOMARDS
L’Écocentre Homarus s’apprête à jeter à l’eau un nombre record de homards au cours des prochaines semaines. Une trentaine de touristes ont pris le large jeudi pour assister au premier relâchement de l’été. Tout le monde à bord!
Employée du Centre Homarus, Maryse Cousineau s’affaire autour d’une glacière à bord de l’Embassador, le bateau de Shediac Bay Cruises. Dans le contenant, 1000 bébés homards s’agitent, deux semaines après avoir éclos.
Partie du quai de Pointe-du-Chêne, l’embarcation a vogué une vingtaine de minutes dans la baie de Shediac jusqu’à ce que le fond marin atteigne une profondeur de 18 pieds. Grâce à un tuyau, les homards sont alors relâchés directement au fond de l’eau sous le regard curieux des enfants.
À la naissance, les homards se nourrissent en surface et sont une proie facile pour les prédateurs. Plus de 99% des larves sont dévorées avant d’atteindre l’âge adulte.
Depuis le début des années 2000, le groupe de recherche et de conservation Homarus assure l’élevage de milliers de larves dans les bassins de l’écloserie de Shippagan.
Pendant deux semaines, les homards y sont élevés dans une eau à température optimale et nourris de minuscules crevettes avant d’être relâchés par les pêcheurs.
«Ici, c’est un super endroit pour le homard. Il y a beaucoup de rochers pour se cacher, indique Maryse Cousineau, coordinatrice en éducation environnementale. Le taux de survie grimpe de 1% à presque 50%.»
Plus de 4 millions de jeunes homards ont ainsi été relâchés le long de la côte Est du Nouveau-Brunswick. L’objectif du programme d’ensemencement doit assurer la pérennité de la ressource à long terme.
«Ce sont les pêcheurs qui ont pris cette initiative pour s’assurer qu’il y ait du homard pour les années à venir», rappelle Maryse Cousineau.
«C’est parti pour être une très bonne année pour le relâchement de jeunes homards, ajoute-t-elle. On devrait relâcher entre 400 000 et 600 000 petits stades IV.»
L’Écocentre Homarus donne la possibilité aux visiteurs «d’adopter» un jeune crustacé et de lui donner un nom en échange d’un don de 2$. Ces fonds servent au fonctionnement de l’organisme à but non lucratif qui tente de sensibiliser le public à l’importance de la conservation marine.
Le jeune Clément a appelé le sien «P’tite Pince». Son père, Sylvain Lacombe, est venu d’Edmundston avec ses deux protégés.
«C’est le fun pour les enfants, je ne savais pas que les homards étaient aussi petits!»
Au stade IV, les homards nouveau-nés ne mesurent qu’un centimètre. D’ici cinq à huit ans, ils pourraient très bien se retrouver... dans votre assiette.