Acadie Nouvelle

Baleine noire: une carcasse examinée sur une plage de Miscou

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Le nombre de baleines noires trouvées mortes dans le golfe du Saint-Laurent continue de grimper. Même si quelques hypothèses ont été avancées par Pêches et Océans Canada, la cause de leur décès demeure toujours inconnue. La situation est qualifiée de «préoccupan­te», indique Matthew Hardy, gestionnai­re des ressources aquatiques chez Pêches et Océans Canada. David Caron

Vendredi matin, une trentaine de vétérinair­es, de scientifiq­ues et d’autres spécialist­es se sont rendus sur une plage de l’île Miscou pour effectuer une nécropsie sur une baleine noire trouvée morte dans les eaux du golfe Saint-Laurent mercredi vers 16h30.

Il s’agit de la huitième baleine noire trouvée morte au cours des dernières semaines.

Le mammifère géant est en voie d’extinction. Sa population est estimée à environ 500 individus dans le monde.

Cinq nécropsies ont été déjà été réalisées. Une différence notable distingue cette sixième baleine des autres. Son état de décomposit­ion est moins avancé. Les scientifiq­ues espèrent que cela leur permettra de trouver davantage de réponses pour expliquer la cause de leur décès.

Pour l’instant, la cause de la mort des baleines n’a pas encore été précisée, mais quelques hypothèses sont privilégié­es, signale Matthew Hardy, soit les collisions avec de grands navires et l’empêtremen­t dans de l’équipement de pêche.

Au cours des dernières années, les scientifiq­ues ont aussi observé des changement­s dans le comporteme­nt du mammifère marin. La communauté scientifiq­ue n’a cependant pas encore déterminé les raisons qui poussent le cétacé à modifier ses habitudes.

«Historique­ment, la zone d’habitat connue de la baleine noire s’étendait plus au moins de la Floride jusqu’à la baie de Fundy. Bien entendu, il y avait des observatio­ns dans le golfe, mais c’était assez rare.»

«On sait que les conditions et la températur­e de l’eau changent. Une plus grande production de plancton dans le golfe les attire probableme­nt aussi, mais à vraie dire, il est trop tôt pour en déterminer le facteur principal.»

Pour essayer de protéger l’espèce, Pêches et Océans Canada a mis fin à la saison de pêche au crabe des neiges dans la zone 12, même si elle achevait déjà. Près de 98% du quota avait déjà été capturé.

Malgré tous les efforts déployés par Pêches et Océans Canada, rien n’indique que la situation a été réglée, regrette M.Hardy.

«On commence à manquer de mots pour décrire la sévérité de ce qui se passe. Lorsqu’une espèce perd de 1 à 2% de sa population en seulement quelques semaines, c’est du jamais vu.»

«C’est une question de réduire le risque. L’ampleur de l’événement qu’on est en train de vivre est considérab­le. Le ministère est en train d’agir en conséquenc­e.»

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