Acadie Nouvelle

Nécessaire spirituali­té de Marie-Madeleine

- scomo@nbnet.nb.ca

Tous les 22 juillet, l’Église célèbre Marie-Madeleine. L’an dernier, cette mémoire obligatoir­e est devenue une fête au calendrier liturgique de l’Église. Cela montre l’importance de cette femme dans l’histoire du salut.

Le pape a ainsi voulu donner à MarieMadel­eine un rôle prééminent. Depuis le début de son pontificat, François met en valeur la place des femmes dans l’évangélisa­tion. Parlant d’elles, il dit: «Au matin de Pâques, les hommes sont restés enfermés dans le Cénacle.

Les femmes, au contraire, sont allées au tombeau pour oindre le corps de Jésus. Ainsi, elles ne sont pas restées prisonnièr­es de la peur et de la douleur, mais elles sont sorties, portant dans les mains leurs parfums et avec le coeur oint d’amour».

Marie-Madeleine est souvent associée à la pécheresse. Mais elle est infiniment plus que cela. Elle est celle qui verse un parfum précieux sur les pieds de Jésus. Celle qui accueille. Celle qui aime jusqu’à la croix. La première à être témoin du tombeau vide et à annoncer la résurrecti­on. Thomas d’Aquin la présente comme l’apôtre des apôtres.

Pour moi, Marie-Madeleine est un modèle pour avancer sereinemen­t dans la vie. Elle m’apprend à ne pas m’accrocher au passé et plutôt embrasser l’avenir. La spirituali­té de Marie-Madeleine est autant réconforta­nte qu’exigeante.

Au matin de Pâques, Marie-Madeleine se rend au tombeau de très bonne heure. En se penchant pour voir le corps de Jésus à l’intérieur du tombeau, des anges lui annoncent la résurrecti­on. Mais elle est en pleurs: on a enlevé le Seigneur de son tombeau. Sa grande peine la rend sourde… et myope.

Se retournant, elle voit un homme qu’elle prend pour le jardinier. En entendant cet homme Jésus prononcer son nom, elle Le reconnaît. Elle cherche à le garder avec elle. C’est alors que Jésus lui répond «Noli me tangere», ce qui peut se traduire «Ne me retiens pas».

Marie veut retenir le Ressuscité auprès d’elle. Elle le connaît. Elle l’aime. Elle ne veut pas se séparer de Celui qui l’a comblé. La réponse de Jésus m’a toujours semblé être au fondement d’un processus de deuil: ne pas retenir, laisser aller.

Au cours de nos vies, il nous arrive tous d’avoir à faire des passages. Des gens nous quittent temporaire­ment ou définitive­ment. Notre emploi se termine. Un engagement fait place à un autre. Un déménageme­nt exige un nouveau départ. Une maladie nous rend dépendants.

Dans tout cela, il y a des deuils à faire. Souvent, nous cherchons à retenir ce qui faisait partie de nos vies. La spirituali­té de Marie-Madeleine nous aide à vivre nos passages inévitable­s. Elle nous apprend la sagesse de ne pas chercher à retenir à tout prix ce qui passe.

Dans nos vies, il y a des personnes qui passent. Des événements aussi qui nous touchent. Des expérience­s qui nous font du bien. Il faut savoir s’abreuver à ces sources et, une fois désaltérés, poursuivre notre route avec le doux souvenir du goût de l’eau.

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- Gracieuset­é
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