Étude: des hausses du salaire minimum seraient néfastes pour l’économie et l’emploi
Selon des chercheurs de l’Institut atlantique d’études de marché (IAEM), augmenter le salaire minimum serait néfaste pour l’économie et le marché de l’emploi dans les provinces de l’Atlantique.
Dans une étude d’une trentaine de pages publiée mercredi, l’organisme de recherche en politiques publiques exhorte les gouvernements provinciaux à renoncer à l’idée d’instaurer des hausses successives du salaire minimum, comme prévoient le faire l’Ontario et l’Alberta d’ici 2019.
«Une telle mesure n’aiderait pas les jeunes et les plus démunis, bien au contraire», affirme d’entrée de jeux Marco Navarro-Génie, l’un des deux auteurs de l’étude intitulée Revoir le salaire minimum dans le Canada atlantique.
Selon le président et chef de la direction de l’IAEM, la rentabilité de nombreuses entreprises du NouveauBrunswick serait compromise si le gouvernement cède aux pressions des promoteurs d’un salaire minimum à 15$/heure.
Les auteurs Matthew Lau et Marco Navarro-Génie notent dans leur rapport que les Maritimes ont une plus grande proportion de travailleurs rémunérés au salaire minimum que dans le reste du pays.
«Ces politiques de hausser le salaire minimum vont donc faire encore plus mal aux entreprises du Nouveau-Brunswick», soutient le dirigeant de l’IAEM.
Citant des études canadiennes, l’organisme estime qu’une éventuelle augmentation du salaire minimum de l’ordre de 10% réduirait l’emploi chez les jeunes d’environ 3 à 6%.
«À 15$/l’heure d’un seul bond, ce pourcentage pourrait grimper à 30%», avance le Dr Navarro-Génie.
«La véritable réponse à la pauvreté, aux bas salaires et au chômage chez les jeunes est une croissance économique plus vigoureuse», estime celui-ci.
Selon les chercheurs, la réduction des obstacles à l’emploi, l’augmentation de l’exemption fiscale de base et la réduction des barrières commerciales entre les provinces seraient des mesures préférables à des hausses notables des salaires.
«Il faut laisser le secteur privé au Canada atlantique faire ce qu’il y a de mieux, soit de créer de la richesse et des emplois», peut-on lire dans le rapport de l’IAEM.
Tout en souhaitant la mise au rencart de projets de hausse à 15$/l’heure du salaire minimum, Marco Navarro-Génie a indiqué à l’Acadie Nouvelle ne pas s’opposer du tout à des hausses de salaire indexées au coût de la vie.
«Cela ne réduira pas la pauvreté. Il en résultera des baisses d’heures travaillées et des réductions du nombre d’emplois», soutient le chercheur.