Acadie Nouvelle

Un débat relancé de plus belle

-

Salué par plusieurs et décrié par d’autres, le rapport de l’Institut atlantique d’études de marché a tôt fait de relancer le débat opposant les partisans et les détracteur­s du salaire minimum à 15$/heure. De l’avis de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI), ce rapport ne fait que confirmer les dangers qui guettent les entreprise­s et les travailleu­rs advenant une hausse substantie­lle des salaires. «Nos membres sont clairs à ce sujet: lorsqu’il y a une augmentati­on majeure du salaire minimum, les PME doivent réduire le nombre d’heures de travail des employés et augmenter les prix de leurs produits et services», affirme LouisPhili­ppe Gauthier, directeur des affaires provincial­es pour le Nouveau-Brunswick à la FCEI. Le porte-parole de l’organisme a tenu à rappeler qu’un document de travail émanant d’Emploi et Développem­ent social Canada indiquait en 2015 que les augmentati­ons du salaire minimum peuvent avoir des impacts négatifs sur le domaine de l’emploi et l’économie en général. «Pour une petite entreprise qui compte cinq employés, on parle d’une hausse de la rémunérati­on de l’ordre de 42 000$. Ce ne sont pas toutes les entreprise­s qui peuvent absorber ça», illustre Louis-Philippe Gauthier. Les conclusion­s du rapport de l’IAEM n’étonnent nullement Claude Snow, qui est le cofondateu­r du Comité des 12 pour la justice sociale. «Nous sommes habitués à ce genre de discours, il s’agit d’une vision purement économique. Il y a certaines dimensions qui ne sont pas prises en compte dans ce rapport», soutient le militant acadien de longue date. Selon lui, l’Institut atlantique pour les études de marché adopte l’idéologie de droite dans ses positions et s’oppose à ceux qui croient qu’il est possible de réduire la pauvreté par le biais de politiques sociales et économique­s plus justes. «Il y a d’autres études qui tendent au contraire à démontrer qu’en bonifiant les salaires employés, il y a augmentati­on du rendement et qu’une entreprise peut en sortir gagnante», affirme Claude Snow. Le Front commun pour la justice sociale du Nouveau-Brunswick estime pour sa part que les personnes et les familles au salaire minimum ne sont pas actuelleme­nt en mesure de satisfaire leurs besoins financiers de base. L’organisme affirme que le gouverneme­nt provincial doit planifier des augmentati­ons régulières du salaire minimum jusqu’à ce qu’il atteigne 15$ l’heure suivie d’une indexation au coût de la vie afin de réduire avec succès le phénomène de la pauvreté. - SL

Newspapers in French

Newspapers from Canada