Acadie Nouvelle

TOUT SUR LA TRADITION CULINAIRE ACADIENNE

- Loius Abraham

Le journalist­e indépendan­t établi à Halifax Simon Thibault est en croisade pour prévenir une éventuelle disparitio­n de la culture culinaire acadienne.

Dans son nouveau livre Pantry and Palate: Rememberin­g and Rediscover­ing Acadian Food, il explore ses origines, lui qui a grandi dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

«La nourriture est une forme fascinante d’agent culturel qui vous emmène dans d’autres endroits et d’autres périodes de temps, et c’est important», a souligné M. Thibault en entrevue avec La Presse canadienne alors qu’il prenait part au récent symposium Terroir, à Toronto.

Les Acadiens avaient aussi accès à des poissons et des animaux pouvant être chassés.

Le plat réconforta­nt connu comme la râpure ou le pâté à la râpure est un met acadien populaire, a relevé l’auteur.

«C’est chaleureux, familier, curieux, mais ça nous a nourris et maintenus (en vie)», a-t-il dit.

Pour l’obtention de ce plat, le chef à l’oeuvre doit râper des pommes de terre pour ensuite en extraire l’amidon et le liquide en pressant la matière fibreuse dans un tissu à fromage.

La pulpe de pommes de terre est après reconstitu­ée avec un bouillon puis mélangée avec de la volaille, des palourdes ou de la viande de gibier telle que du lièvre, du chevreuil ou du caribou.

La mixture est ensuite cuite pendant environ trois heures, jusqu’à ce que la croûte se colore.

Les 50 recettes chères à M. Thibault et qu’il a réunies dans son livre comprennen­t en outre la tourtière et plusieurs soupes telles que le fricot au poulet.

Des recettes de pain et de desserts - tels que des beignes et des biscuits à la mélasse - sont aussi du lot.

L’auteur détaille l’histoire derrière les recettes dans une série d’essais. Il en doit beaucoup, pour ces textes, aux femmes de sa famille qu’il n’a jamais vraiment connues.

«Ma mère m’a donné (une) série de cahiers de notes qui étaient ceux de sa mère, de sa grand-mère, de sa grande tante et qui avaient quelques autres liens avec la famille», a raconté M. Thibault.

Les ingrédient­s étaient mentionnés dans ces notes manuscrite­s, mais les indication­s de mesures et de quantité y étaient rares.

«Il s’agissait de femmes et de certains hommes qui, en raison de leur statut social ou de leur revenu (...), devaient savoir comment cuisiner», a souligné le journalist­e indépendan­t.

Ce dernier a notamment donné l’exemple de certaines recettes commençant par «Cuisez les betteraves comme d’habitude».

M. Thibault a ainsi dû faire un important travail d’adaptation et d’expériment­ation quand est venu le temps de rédiger les recettes de son livre.

La recherche et l’écriture ont été une façon pour lui de mieux connaître sa grand-mère, laquelle a perdu la vie quand il était âgé d’à peine 4 ans.

Il souhaite désormais assurer la transmissi­on du savoir culinaire aux filles de sa soeur qui a récemment succombé à un cancer.

La cuisine des Acadiens a été influencée par ce qu’ils ont été en mesure de cultiver sur les terres où ils ont été déportés, lesquelles n’étaient pas toujours très fertiles. La pomme de terre est ainsi devenue un ingrédient important.

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Dans son nouveau livre Pantry and Palate: Rememberin­g and Rediscover­ing Acadian Food, Simon Thibault explore ses origines, lui qui a grandi dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Gracieuset­é

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