Acadie Nouvelle

Destructio­n d’un écosystème

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L’histoire du parc national Kejmkujik, dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, laisse présager un avenir inquiétant au Nouveau-Brunswick. Le crabe vert a envahi un bassin d’eau du parc néo-écossais bien avant d’arriver au détroit de Northumber­land. En 2010, il avait détruit presque 98% de la zostère marine de l’estuaire Little Port Joli. La disparitio­n des plantes a entraîné une chute de la population de myes, ce qui a produit à son tour une réduction du nombre d’oiseaux migrateurs. Depuis, les administra­teurs du parc ont mis sur pied un programme d’éradicatio­n du crabe vert, retirant plus de deux millions de crabes. L’Associatio­n du bassin versant de la baie de Shediac mesure la progressio­n du crabe vert dans la région depuis cinq ans. En 2013 et en 2014, les chercheurs ont capturé 209 et 271 crabes, respective­ment. En 2015, le nombre de crabes recensés a plongé à 77, avant d’exploser à 928, l’an dernier. Cette année, des données préliminai­res indiquent que la population a baissé légèrement par rapport à 2016, mais qu’elle est encore bien plus élevée que les années précédente­s. «C’est sûr qu’on ne s’en débarrasse pas. Il y en a plus dans le Nord aussi. On en voit plus vers Saint-Louis-de-Kent et Kouchiboug­uac», mentionne Rémi Donelle, gérant de l’Associatio­n du bassin versant de la baie de Shediac. La santé de la population du crabe vert semble liée à l’épaisseur des glaces dans les baies en hiver. En 2015, le nombre de crabes est tombé en chute libre après un hiver particuliè­rement rude. L’année suivante, après un hiver plus doux, des records ont été fracassés. Selon M. Donelle, il est trop tôt pour dire si la population du crabe vert s’est stabilisée, car il y a trop peu de données sur l’espèce dans la région. De tels constats nécessiten­t une dizaine d’années d’échantillo­nnage.

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