Acadie Nouvelle

Connaissez-vous les dangers de la baignade en rivière?

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Le nombre de noyades suit une tendance à la baisse au Québec depuis plusieurs années, mais la crue des eaux et un plus grand attrait de la baignade en rivière augmentent les risques dans les plans d’eau naturels.

Le directeur général de la Société de sauvetage au Québec, Raynald Hawkins, souligne que la crue des eaux - particuliè­rement marquée cette année - accroît le débit des rivières et accentue les risques. Aussi, M. Hawkins dit avoir constaté que de plus en plus de groupes veulent exploiter l’«exotisme» de certains secteurs de rivières pour organiser des activités qui incluent la baignade.

Or, rappelle le directeur général de la Société de sauvetage, des secteurs de rivières qui ne sont pas aménagés pour la baignade devraient être utilisés exclusivem­ent pour des embarcatio­ns, avec le port de la veste de flottaison en tout temps.

M. Hawkins souligne que «plus souvent qu’autrement», ce sont de jeunes adultes et non des adolescent­s qui décident de s’aventurer dans ces lieux.

«Il y a certaineme­nt une augmentati­on de la fréquentat­ion des rivières, comparativ­ement à il y a une dizaine d’années. Vous savez, il n’est pas rare maintenant de voir des municipali­tés ou des organismes sans but lucratif venir exploiter dans le fond le côté exotique de la rivière. Et ça, on voit que c’est de plus en plus populaire», a-t-il fait valoir en entrevue, samedi.

«Et la particular­ité que l’on a, surtout cette année, c’est qu’on a une augmentati­on du débit d’eau qui en lui-même amène plus de risques. Les gens (...) tiennent pour acquis que c’est la même rivière qu’ils rencontren­t jour après jour. On veut faire remarquer aux gens que la crue des eaux n’est pas terminée, à cause des pluies et averses abondantes qu’on a eues en juin», a ajouté M. Hawkins.

Samedi, le nombre de décès par noyade au Québec se situait à 29 depuis le début de l’année, soit un de plus qu’à pareille date en 2016, selon les chiffres de la Société de sauvetage. Un homme d’une quarantain­e d’années a sombré dans le fleuve SaintLaure­nt après ce qui semble avoir été une baignade nocturne qui a mal tourné à Trois-Rivières aux petites heures, vendredi. La police de Trois-Rivières poursuivai­t les recherches, samedi.

Dans les piscines résidentie­lles, une nouvelle réglementa­tion - mise en vigueur en 2010 par le ministère des Affaires municipale­s - a permis de réduire les décès de manière importante ces dernières années, faisant en sorte que les enfants aient moins accès aux installati­ons.

«(La réglementa­tion) est venue faire comprendre à la population que lorsqu’on aménage une piscine, il faut la rendre inaccessib­le, qu’elle soit creusée, hors terre, semi-creusée ou gonflable», a-t-il indiqué.

Toutefois, les personnes âgées qui décident de se baigner seules représente­nt une part croissante des décès. M. Hawkins fait valoir que la recommanda­tion de ne pas se baigner seul «ne se limite pas aux jeunes enfants», mais concerne aussi les adultes. Si la personne a une défaillanc­e, personne n’est près d’elle pour l’aider, a-t-il souligné.

Si la Semaine nationale de prévention de la noyade vient de se conclure, pour des dizaines de milliers de Québécois, ce sont les vacances qui s’amorcent, a rappelé M. Hawkins.

«C’est donc pourquoi nous les invitons à suivre nos conseils de sécurité afin qu’ils aient de belles anecdotes à raconter de leurs vacances plutôt que des drames à faire vivre à leurs proches», a-t-il déclaré, faisant valoir que la sensibilis­ation demeure de mise bien que le bilan global des noyades se soit amélioré au Québec en 30 ans.

Depuis les années 1990, on observe une tendance à la baisse du nombre annuel de noyades au Québec. Selon les données complètes disponible­s de 2000 à 2014, un sommet de 97 noyades a été atteint en 2004, tandis qu’il y a eu 71 noyades en 2013, et 72 en 2014.

Selon des données provisoire­s et préliminai­res, il y a eu 63 décès par noyade en 2015 au Québec, et 57 l’an dernier.

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Certains secteurs de rivières qui ne sont pas aménagés pour la baignade devraient être utilisés exclusivem­ent pour des embarcatio­ns. - La Presse canadienne

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