EXCLUSIF: DEUX NOUVELLES POURSUITES CONTRE YVON ARSENAULT P. 4
La liste de poursuites contre l’Église et l’un de ses ex-prêtres continue de s’allonger. Deux autres hommes du SudEst alléguant avoir été agressés sexuellement par Yvon Arsenault alors qu’ils étaient mineurs se sont récemment tournés vers les tribunaux.
Ces nouveaux dossiers portent à 12 le nombre de poursuites civiles intentées depuis 2013 contre cet ex-prêtre, qui purge une peine d’emprisonnement de quatre ans pour des crimes de nature sexuelle pour lesquels il a plaidé coupable l’année dernière.
Dans des avis de poursuite déposés le 30 juin en Cour du Banc de la Reine à Moncton, deux demandeurs allèguent qu’Yvon Arsenault s’en est pris à eux en 1972 alors qu’ils avaient étaient âgés respectivement de 15 et de 17 ans.
Ils affirment que l’ex-prêtre les a abusés sexuellement, agressés et molestés lors d’un voyage au Massachusetts. L’un d’eux affirme qu’il a fait une chute dans une baignoire lors de l’agression alléguée et qu’il a subi une commotion cérébrale.
Les demandeurs, qui étaient membres des paroisses de Cap-Pelé et de Barachois à l’époque, allèguent que l’ex-prêtre leur a fourni de l’alcool lors du voyage en question.
L’un d’eux affirme dans son avis de poursuite qu’il a aussi été agressé sexuellement par un autre prêtre, Camille Léger, à plusieurs reprises à compter de 1967 alors qu’il était âgé de 10 ans. Les agressions se seraient produites pendant deux ans.
Les deux avis de poursuite déposés en juin par ces hommes visent Yvon Arsenault et l’archidiocèse de Moncton. Les demandeurs y avancent que l’Église a sa part de responsabilité et qu’elle aurait dû les protéger.
Ils argumentent que les archevêques qui se sont succédé à la barre de l’archidiocèse de Moncton savaient ou auraient dû savoir que des agressions sexuelles étaient commises par certains de leurs prêtres, dont Yvon Arsenault.
Ils rapportent que leur vie a été changée à tout jamais par ce qu’ils disent avoir vécu aux mains de cet ex-prêtre et qu’ils ont été privés de leur jeunesse. Ils avancent avoir subi de nombreuses conséquences, dont la dépression, de l’anxiété, la perte de croyances religieuses, de la honte et de la douleur.
Ces deux hommes demandent à la Cour du Banc de la Reine l’imposition de divers dommages et intérêts à Yvon Arsenault et à l’archidiocèse de Moncton.
Ils souhaitent également que la Cour contraigne l’archidiocèse de transmettre à la GRC toutes les informations et les documents dont elle dispose et qui portent sur des allégations d’inconduites sexuelles ses prêtres et ses employés.
Leurs avis de poursuite s’ajoutent à celui déposé en juin par un autre homme du SudEst qui dit avoir été agressé sexuellement par Yvon Arsenault lors d’un voyage aux ÉtatsUnis en 1972.
L’avocat qui représente les trois demandeurs, René LeBlanc, n’a pas souhaité commenter le dépôt de ces deux nouvelles poursuites, mais a confirmé que les faits allégués par ces trois victimes présumées se seraient produits lors du même voyage.
Aucune des allégations contenues dans ces nouveaux avis de poursuite n’ont été démontrées en cour. Yvon Arsenault et l’archidiocèse n’ont pas encore répondu aux avis de poursuite.
Nous avons contacté l’archidiocèse de Moncton pour obtenir ses commentaires, mercredi en début d’après-midi. Nous n’avons pas eu de ses nouvelles avant l’heure de tombée.
Nous avons aussi tenté d’obtenir des commentaires de la part de l’avocat qui a représenté Yvon Arsenault lors de sa dernière comparution à Moncton, sans succès.