Plage Parlee: baignade interdite pour une cinquième journée consécutive
Mercredi, pour une cinquième journée consécutive, la baignade était interdite à la plage Parlee, en raison d’un taux trop élevé de coliformes fécaux.
En se promenant sur la plage Parlee, mercredi après-midi, on aurait difficilement conclu qu’une interdiction de baignade était en vigueur. Des centaines de vacanciers se sont rendus sur la plage, près de Shediac, afin de profiter de la température chaude et du temps ensoleillé.
Pourtant, une affiche indiquant que l’eau est «impropre à la baignade» a été installée à chaque point d’accès de la plage. À l’entrée du parc provincial, une employée a avisé chaque conducteur, y compris le journaliste de l’Acadie Nouvelle, que «la qualité de l’eau est faible, donc on recommande de ne pas se baigner».
Plusieurs touristes n’ont pas été dissuadés de prendre un bain de mer.
«Ils disent que l’eau n’est pas bonne, qu’elle n’est pas recommandée pour la baignade. Sauf qu’on peut se baigner, c’est à nos risques. On est allé à l’eau et puis on s’est rincé», explique Alain Dugas, de Témiscouata.
«Après une grosse pluie, c’est certain que tu ne vois rien dans l’eau, mais comme aujourd’hui, on n’est pas à 36 degrés, l’eau est correcte pour la baignade, sauf qu’après tu vas te rincer. Ils disent que c’est fermé à titre préventif - ils suivent le protocole. Mais c’est logique, n’importe quel médecin te dirait que si tu as une plaie, tu ne devrais pas aller dans l’eau», ajoute Sylvie Bégin, également du Québec.
Rose-Marie Roy, de Sherbrooke, et son copain, Medhavi Dussault, n’étaient pas au courant de la polémique entourant les bactéries dans l’eau à la plage Parlee quand ils sont arrivés dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Ils ont appris que le taux de coliformes fécaux était élevé en parlant avec d’autres vacanciers.
«On n’avait rien vu du tout, ça ne nous dit rien. Aujourd’hui, j’ai entendu une femme parler du fait qu’une section de la plage était fermée à cause des coliformes fécaux», mentionne-telle, ajoutant qu’elle n’était pas inquiète.
Donald LeBlanc, résidant de Cap-Brûlé et membre de l’Association Red Dots, affirme qu’il voit moins de touristes cette année.
«C’est malheureux que ça se produise à nouveau, mais le problème était presque inévitable. Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu beaucoup d’actions pour remédier au problème. Il y a eu des études et des annonces, mais les actions concrètes sont assez rares.»
LA GROGNE MONTE
Ron Cormier, président de la Chambre de commerce de Shediac, ne cache pas sa frustration. Si le propriétaire de Shediac Bay Cruises était optimiste en mai, quand le ministre de l’Environnement et des Gouvernements annoncé un investissement de 3 millions $ pour régler le problème de la plage Parlee, il estime aujourd’hui que le progrès est trop lent.
«Ça commence à être un peu écoeurant. On était heureux de voir l’investissement de la province, en mai. Mais à ce jour, il n’y a pas grandchose qui a été fait, à l’exception de l’installation d’affiches d’interdiction de baignade.»
«Il faut que ça bouge. On est rendu à michemin dans la saison et on n’a pas encore identifié le problème. La plage Parlee est un moteur économique important pour la ville de Shediac et les membres de la chambre de commerce. Si ça continue comme ça, on va détruire l’image de la plage Parlee. Si on la détruit, ça va prendre des années et des années à rebâtir.»
Les travaux de modernisation des stations de relèvement des eaux usées, évalués à 850 000$, n’ont pas encore eu lieu, selon M. Cormier. Il en va de même pour les améliorations aux stations d’évacuation des deux marinas de la région.
Malgré les craintes, le nombre de visiteurs dans le commerce de M. Cormier et ceux de certains membres de la Chambre de commerce de Shediac n’aurait pas diminué cette année par rapport à l’an dernier.
Sans parler directement de la plage Parlee et de l’impact sur la fréquentation des commerces, Alex Swortman, de la Shediac Paddle Shack, a tenu à souligner que l’eau est très propre dans la rivière Scoudouc, où ses clients pratiquent la planche à rame (stand up paddle).
«La rivière est continuellement renouvelée avec les marées. L’eau est donc très propre et il en va de même pour la rivière Shediac», explique-t-il, ajoutant que plusieurs clients l’interrogent sur la qualité de l’eau.
L’agent de communication du ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux, Marc-André Chiasson, a offert à l’Acadie Nouvelle une mise à jour sur les efforts du gouvernement provincial sur la plage Parlee.
Il affirme que le gouvernement a lancé un appel d’offres pour la station de relèvement des eaux usées du parc provincial de la Plage Parlee. Les travaux aux marinas ont pour leur part été retardés en raison d’un imprévu.
«L’équipement pour l’amélioration de stations de pompage aux deux marinas a été commandé, mais en raison d’une rupture de stock, elles ne seront installées qu’en août», affirme M. Chiasson dans un courriel.