Acadie Nouvelle

Plage Parlee: baignade interdite pour une cinquième journée consécutiv­e

- jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com @jmdoironAN

Mercredi, pour une cinquième journée consécutiv­e, la baignade était interdite à la plage Parlee, en raison d’un taux trop élevé de coliformes fécaux.

En se promenant sur la plage Parlee, mercredi après-midi, on aurait difficilem­ent conclu qu’une interdicti­on de baignade était en vigueur. Des centaines de vacanciers se sont rendus sur la plage, près de Shediac, afin de profiter de la températur­e chaude et du temps ensoleillé.

Pourtant, une affiche indiquant que l’eau est «impropre à la baignade» a été installée à chaque point d’accès de la plage. À l’entrée du parc provincial, une employée a avisé chaque conducteur, y compris le journalist­e de l’Acadie Nouvelle, que «la qualité de l’eau est faible, donc on recommande de ne pas se baigner».

Plusieurs touristes n’ont pas été dissuadés de prendre un bain de mer.

«Ils disent que l’eau n’est pas bonne, qu’elle n’est pas recommandé­e pour la baignade. Sauf qu’on peut se baigner, c’est à nos risques. On est allé à l’eau et puis on s’est rincé», explique Alain Dugas, de Témiscouat­a.

«Après une grosse pluie, c’est certain que tu ne vois rien dans l’eau, mais comme aujourd’hui, on n’est pas à 36 degrés, l’eau est correcte pour la baignade, sauf qu’après tu vas te rincer. Ils disent que c’est fermé à titre préventif - ils suivent le protocole. Mais c’est logique, n’importe quel médecin te dirait que si tu as une plaie, tu ne devrais pas aller dans l’eau», ajoute Sylvie Bégin, également du Québec.

Rose-Marie Roy, de Sherbrooke, et son copain, Medhavi Dussault, n’étaient pas au courant de la polémique entourant les bactéries dans l’eau à la plage Parlee quand ils sont arrivés dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Ils ont appris que le taux de coliformes fécaux était élevé en parlant avec d’autres vacanciers.

«On n’avait rien vu du tout, ça ne nous dit rien. Aujourd’hui, j’ai entendu une femme parler du fait qu’une section de la plage était fermée à cause des coliformes fécaux», mentionne-telle, ajoutant qu’elle n’était pas inquiète.

Donald LeBlanc, résidant de Cap-Brûlé et membre de l’Associatio­n Red Dots, affirme qu’il voit moins de touristes cette année.

«C’est malheureux que ça se produise à nouveau, mais le problème était presque inévitable. Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu beaucoup d’actions pour remédier au problème. Il y a eu des études et des annonces, mais les actions concrètes sont assez rares.»

LA GROGNE MONTE

Ron Cormier, président de la Chambre de commerce de Shediac, ne cache pas sa frustratio­n. Si le propriétai­re de Shediac Bay Cruises était optimiste en mai, quand le ministre de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts annoncé un investisse­ment de 3 millions $ pour régler le problème de la plage Parlee, il estime aujourd’hui que le progrès est trop lent.

«Ça commence à être un peu écoeurant. On était heureux de voir l’investisse­ment de la province, en mai. Mais à ce jour, il n’y a pas grandchose qui a été fait, à l’exception de l’installati­on d’affiches d’interdicti­on de baignade.»

«Il faut que ça bouge. On est rendu à michemin dans la saison et on n’a pas encore identifié le problème. La plage Parlee est un moteur économique important pour la ville de Shediac et les membres de la chambre de commerce. Si ça continue comme ça, on va détruire l’image de la plage Parlee. Si on la détruit, ça va prendre des années et des années à rebâtir.»

Les travaux de modernisat­ion des stations de relèvement des eaux usées, évalués à 850 000$, n’ont pas encore eu lieu, selon M. Cormier. Il en va de même pour les améliorati­ons aux stations d’évacuation des deux marinas de la région.

Malgré les craintes, le nombre de visiteurs dans le commerce de M. Cormier et ceux de certains membres de la Chambre de commerce de Shediac n’aurait pas diminué cette année par rapport à l’an dernier.

Sans parler directemen­t de la plage Parlee et de l’impact sur la fréquentat­ion des commerces, Alex Swortman, de la Shediac Paddle Shack, a tenu à souligner que l’eau est très propre dans la rivière Scoudouc, où ses clients pratiquent la planche à rame (stand up paddle).

«La rivière est continuell­ement renouvelée avec les marées. L’eau est donc très propre et il en va de même pour la rivière Shediac», explique-t-il, ajoutant que plusieurs clients l’interrogen­t sur la qualité de l’eau.

L’agent de communicat­ion du ministère de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts locaux, Marc-André Chiasson, a offert à l’Acadie Nouvelle une mise à jour sur les efforts du gouverneme­nt provincial sur la plage Parlee.

Il affirme que le gouverneme­nt a lancé un appel d’offres pour la station de relèvement des eaux usées du parc provincial de la Plage Parlee. Les travaux aux marinas ont pour leur part été retardés en raison d’un imprévu.

«L’équipement pour l’améliorati­on de stations de pompage aux deux marinas a été commandé, mais en raison d’une rupture de stock, elles ne seront installées qu’en août», affirme M. Chiasson dans un courriel.

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Une cinquième interdicti­on de baignade en autant de jours a été mise en vigueur, mercredi, en raison d’un niveau élevé de coliformes fécaux. Acadie Nouvelle: Jean-Marc Doiron
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