Acadie Nouvelle

Pages Jaunes perd son grand patron

Après plusieurs tentatives de relance, Pages Jaunes a continué de rebrasser ses cartes en remerciant son président et chef de la direction, Julien Billot, qui était en poste depuis presque trois ans et demi.

- Julien Arsenault

Cette nouvelle annoncée mercredi a été mal accueillie par les actionnair­es, ce qui a fait plonger le titre de la société à la Bourse de Toronto. L’action de Pages Jaunes a abandonné 8,98%, ou 66¢, pour clôturer à 6,69$ sur un volume de transactio­ns beaucoup plus élevé qu’à l’habitude.

Les raisons précises du départ de M. Billot n’ont pas été dévoilées, mais le Français de 49 ans, qui était en poste depuis environ trois ans, ne semblait plus bénéficier de la confiance du conseil d’administra­tion.

«C’est le conseil qui a décidé qu’un nouveau dirigeant était nécessaire afin d’amener l’entreprise au niveau suivant», a expliqué la première directrice aux communicat­ions de Pages Jaunes, Joëlle Langevin.

Pages Jaunes n’a pas vu ses revenus croître depuis 2008. L’entreprise génère désormais la majorité de son chiffre d’affaires grâce à ses activités numériques, mais cela n’est pas suffisant pour contrebala­ncer le déclin du côté du secteur imprimé.

M. Billot, qui a déjà quitté la société, est remplacé de façon intérimair­e par le chef de la direction financière Ken Taylor, en poste depuis à peine quatre mois. Le processus visant à recruter un nouveau dirigeant a déjà été mis en marche.

Celui qui était aux commandes de l’éditeur de l’annuaire Pages Jaunes depuis janvier 2014 aura droit à une indemnité de départ dont le montant sera précisé dans la circulaire de sollicitat­ion qui sera envoyée aux actionnair­es en 2018.

«Malheureus­ement, puisqu’un remplaçant permanent n’a pas été nommé et que ce processus peut s’étaler sur plusieurs mois, cela ajoute à la tourmente dans laquelle se trouve l’entreprise», écrit Vahan Ajamian, de Beacon Securities, dans un rapport.

Selon l’analyste, le départ de M. Billot, les changement­s survenus à la direction financière de l’entreprise ainsi que chez Juice Mobile – une propriété de Pages Jaunes – font en sorte qu’il sera difficile pour l’entreprise de gagner la confiance des investisse­urs.

M. Ajamian voit cependant un bon côté à cette annonce, puisque le départ de M. Billot pourrait permettre au conseil d’administra­tion de vendre la société ou certaines de ses activités.

ADAPTATION TROP LENTE

En mai dernier, lors de l’assemblée annuelle des actionnair­es, M. Billot avait concédé que l’entreprise s’était adaptée trop lentement aux besoins de ses clients. Cela avait obligé M. Billot à mettre en veilleuse, en novembre dernier, son plan de relance qui devait culminer vers 2018. À ce moment, l’action de la société valait autour de 14$.

Pages Jaunes a toutefois décidé de continuer à mettre en oeuvre la stratégie de son ex-grand patron axée notamment sur la production de contenu pour les PME en quête de visibilité sur les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram.

«Nous croyons à ce plan de redresseme­nt et nous allons continuer à travailler dans cette direction», a dit Mme Langevin.

Par ailleurs, la compagnie, qui dévoilera ses résultats du deuxième trimestre le 10 août, a confirmé qu’elle devrait être en mesure d’atteindre ses cibles au chapitre des revenus des activités numériques, du bénéfice d’exploitati­on ajusté ainsi que des liquidités.

Toutefois, même si les revenus tirés des activités numériques sont en hausse, l’entreprise ne sera pas en mesure de générer une croissance de 4%.

Au cours des trois premiers mois de son année financière, Pages Jaunes avait généré un bénéfice net de 658 000$, ou 2¢ par action, comparativ­ement à 13,1 millions $ ou 49¢ par action, à la même période l’an dernier.

Ce recul s’explique entre autres par une charge de restructur­ation de 7,3 millions $. Ses revenus avaient également fléchi de 7%, à 189,5 millions $.

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– Gracieuset­é

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