Acadie Nouvelle

UN PRESBYTÈRE AURAIT PU ÊTRE SAUVÉ

- Anne-Marie Provost anne-marie.provost@acadienouv­elle.com

Des acheteurs potentiels qui voulaient sauver le presbytère de Saint-Simon de la démolition sont en colère de voir que celui-ci sera malgré tout détruit.

Le presbytère de Saint-Simon est vide depuis plusieurs années. Et André Doiron voulait le sauver de la démolition.

Avec Les Épaves de la baie de Saint-Simon, il avait proposé de s’occuper du bâtiment pour accueillir un camp de jour d’été pour les jeunes âgés de 8 à 12 ans.

«Il y a eu une réunion mardi dernier et le prêtre de la paroisse était là. Il a dit que ça faisait cinq ans que le presbytère était vide et qu’ils allaient le détruire», raconte André Doiron.

Le presbytère, vieux de près d’une centaine d’années, avait fait parler de lui il y a quelques années. À l’époque, on cherchait une façon de le sauver de la démolition, car le gérer coûtait trop cher à l’église.

Le comité de gestion de l’église de SaintSimon était donc parti à la recherche d’acheteurs.

UNE DÉCISION «DÉFINITIVE ET IRRÉVOCABL­E»

Trois acheteurs se sont manifestés, dont André Doiron.

Mais la démolition aura tout de même lieu cette année. La décision a été prise lors d’une réunion du comité de gestion le 9 septembre dernier.

«Cette décision est définitive et irrévocabl­e», peut-on lire dans une lettre adressée à André Doiron et datant d’octobre 2016. La lettre est signée par le Père Edmond Thériault, qui gère maintenant la paroisse Saint-JeanEudes, et par Placide Chiasson, président du comité de gestion de l’église.

L’obligation pour les acheteurs de déménager le presbytère sur un autre terrain est au coeur du problème. Devant le coût élevé de la facture, les trois acheteurs potentiels ont baissé les bras.

«Ça nous aurait coûté 100 000$ pour déménager de terrain», lance André Doiron.

Roger Foulem, directeur de l’usine Bolero, fait partie des acheteurs qui se sont manifestés. La démolition prochaine le met en colère.

«Ça n’a pas de bon sens que ça soit démoli. Ça va briser le paysage de la paroisse. Et ça ne leur aurait rien coûté s’ils me l’avaient laissé à moi ou à quelqu’un d’autre. Je l’aurais acheté pour 1$ et j’aurais loué leur terrain pour 99 ans», lance-t-il.

Lui et André Doiron ne comprennen­t pas le refus du comité de permettre aux acheteurs de louer le terrain pour garder le presbytère à sa place.

L’ÉGLISE SE DÉFEND

Le père Edmond Thériault nous a référé au comité de gestion de l’église pour avoir des commentair­es.

Le président du comité Placide Chiasson confirme qu’il y aura démolition et affirme «avoir fait leur possible» pour sauver le presbytère.

«Le chauffage, l’électricit­é, les assurances et les taxes, tout ça coûte cher», affirme-t-il.

Après sa décision, le comité a envoyé une demande au diocèse de Bathurst pour démolir le presbytère. La demande a été approuvée par le diocèse.

Placide Chiasson nous a référé au diocèse pour en savoir plus sur la demande de déménager le bâtiment.

Selon l’Évêque Mgr Daniel Jodoin, il n’est pas possible de vendre un bâtiment quand il est trop proche d’une église, pour des raisons de zonage. Il ajoute qu’une location n’aurait pas été rentable.

 ??  ??
 ??  ?? André Doiron a tenté de sauver le presbytère de Saint-Simon de la démolition. Acadie Nouvelle: Anne-Marie Provost
André Doiron a tenté de sauver le presbytère de Saint-Simon de la démolition. Acadie Nouvelle: Anne-Marie Provost

Newspapers in French

Newspapers from Canada