Acadie Nouvelle

ROGERSVILL­E: UNE AUTRE TRAVERSE ARC-EN-CIEL VANDALISÉE

- Pascal Raiche-Nogue pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

La traverse multicolor­e de Rogersvill­e, peinte au début juillet pour célébrer la diversité sexuelle, a été vandalisée. La mairesse de cette communauté ne se laisse pas abattre et y voit un signe qu’il reste encore du chemin à faire pour sensibilis­er la population.

Après Woodstock, qui a vu l’une de ses traverses endommagée­s à l’aide de peinture blanche, il y a quelques jours, c’est au tour de celle de Rogersvill­e d’être la cible de vandales.

Le passage piéton aux couleurs du drapeau de la Fierté gaie, peint en plein coeur du village par la municipali­té il y a moins d’un mois, a récemment été endommagé à coups de traces de pneus.

«Je pense que ce sont (des actes commis par) quelques individus qui sont ignorants et qui n’ont aucun respect. Ce n’est certaineme­nt pas la majorité de la communauté», affirme la mairesse de Rogerville, Pierrette Robichaud, en entrevue téléphoniq­ue.

Elle explique qu’elle et ses collègues ont voulu lancer un message clair en refaisant une beauté à cette traverse pour piétons; tous et toutes, peu importe leur genre ou leur orientatio­n sexuelle, sont les bienvenus dans le village.

L’expérience, tentée en réponse à un défi aux villes et aux villages de la région lancé par Cap-Pelé, a permis de sensibilis­er certaines personnes et de tendre la main à d’autres, dit-elle.

«J’avais mon petit fils de 12 ans avec moi cette journée-là. Je lui ai expliqué ce qu’on faisait et pourquoi on le faisait. Puis lors des jours suivants, des parents sont venus me voir. Une mère m’a embrassé et m’a dit “merci beaucoup, si ça avait été fait il y a 25 ans, peut-être que mon enfant serait resté à Rogersvill­e.”»

ENCORE DU TRAVAIL À FAIRE

Malgré tout, si l’on se fie aux traces de pneus qui ont été laissées récemment, certaines personnes ne voient vraisembla­blement pas d’un bon oeil ce geste d’ouverture envers la communauté LGBTQ+.

Elle rapporte que les membres du conseil municipal de Rogersvill­e ont longuement discuté de ce qu’ils allaient faire en réponse à ces actes de vandalisme.

Ils ont évalué la possibilit­é de repeindre le passage piétonnier immédiatem­ent, mais ont décidé de faire preuve de patience pour l’instant. Ils craignent que s’ils le repeignent immédiatem­ent, les vandales et la municipali­té finiront par se renvoyer la balle pendant des mois.

«Je ne dis pas que l’on ne va pas la repeindre dans les prochaines semaines. Mais on veut laisser les esprits se calmer, on se dit qu’on ne va pas se mettre à peindre une traverse de piétons 25 fois dans un été.»

La mairesse n’en est cependant pas restée

«Le fait qu’il y a eu du vandalisme nous lance aussi un message; on a encore du travail à faire... On a encore du travail à faire pour sensibilis­er la population et j’espère que ça va amener les gens à réfléchir», dit Pierrette Robichaud.

là. Des jeunes de Rogersvill­e lui ont suggéré de réagir en expliquant davantage à la population ce que signifient les couleurs du drapeau de la Fiertée gaie. Leur idée n’est pas tombée dans l’idée d’un sourd.

«Hier soir, à la soirée du P’tit frolic, qu’on a chaque mercredi soir, j’ai pris le micro et j’ai parlé à la communauté. Je leur ai dit pourquoi on l’avait fait (le passage arc-en-ciel), je leur ai expliqué ce que les couleurs voulaient dire. Puis les gens étaient très très réceptifs. Quand je suis descendue de l’estrade, j’ai eu des félicitati­ons. Ça a bien été.»

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Après Woodstock, qui a vu l’une de ses traverses endommagée­s à l’aide de peinture blanche, c’est la traverse multicolor­e de Rogersvill­e, peinte au début juillet, qui a été vandalisée par des traces de pneus. - Archives
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