Acadie Nouvelle

Le retrait d’un avion du combat contre Daech est bienvenu, dit un colonel

- Lee Berthiaume La Presse canadienne

L'armée canadienne espère que le récent retrait de l'un de ses avions de surveillan­ce Aurora du combat contre Daech (le groupe armé État islamique) aidera à réduire la forte pression sur les équipages de ces appareils.

Deux Aurora ont été déployés au Moyen Orient dans le cadre de la réponse du Canada à la menace de Daech en novembre 2014, en plus de dizaines de soldats des forces spéciales, de six avions de combat et d'un avion de ravitaille­ment.

Utilisant des caméras et des capteurs de forte puissance, les Aurora ont recueilli des données sur de possibles cibles pour des attaques et des frappes aériennes contre Daech en Irak et puis, après l'élargissem­ent de la mission, sur le territoire de la Syrie.

Ces avions ont réalisé un total de 821 sorties de reconnaiss­ance depuis leur arrivée à leur base au Koweït. Des commandant­s canadiens et de la coalition dirigée par les États-Unis ont salué leur rôle dans le combat contre le groupe terroriste.

Tout de même, un appareil Aurora a été retiré discrèteme­nt de la région en mai, sans explicatio­n.

Dans une entrevue avec La Presse canadienne, le colonel de la force aérienne canadienne Iain Huddleston, directeur de l'état de préparatio­n opérationn­elle de la flotte, a affirmé que la coalition dirigée par les ÉtatsUnis n'avait plus besoin de l'avion en raison de la libération récente de la ville de Mossoul.

M. Huddleston a par contre aussi souligné qu'il y avait des inquiétude­s dans les rangs militaires concernant l'impact de trois années de vols sans interrupti­on dans le ciel de l'Irak et de la Syrie pour les équipages des Aurora.

«Il ne fait pas de doute que cela a mis de la pression sur nos membres (...), et nous sommes heureux du retrait d'une partie de notre contributi­on», a dit M. Huddleston en entrevue téléphoniq­ue depuis son bureau à Winnipeg.

Bien que l'Aviation royale canadienne compte 14 Aurora, M. Huddleston a affirmé qu'en considéran­t les entretiens et les mises à jour à court et à long terme, seulement quatre à cinq appareils peuvent s'envoler en même temps durant une journée donnée.

Et cela incluait les deux appareils – désormais un appareil – au Moyen-Orient.

M. Huddleston a indiqué que plusieurs des membres d'équipage avaient été déployés à de multiples reprises dans la région, où ils ont passé des mois séparés de leur famille et largement confinés à un espace restreint d'une base militaire américaine au Koweït.

«Nous avons des gens qui y sont retournés à répétition. Est-ce que cela a créé des problèmes de rétention du personnel? Je ne crois pas que nous sommes rendus encore à ce point, mais il s'agit certaineme­nt d'une forte pression.»

Aussi, les responsabl­es militaires s'inquiétaie­nt du fait que les équipages ne réalisaien­t pas les actions pour lesquelles les Aurora ont été véritablem­ent conçus: surveiller les côtes canadienne­s à la recherche de navires et de sous-marins ennemis.

 ??  ?? Un Aurora CP140, à la Base des forces canadienne­s du golfe persique, en février. – La Presse canadienne: Ryan Remiorz
Un Aurora CP140, à la Base des forces canadienne­s du golfe persique, en février. – La Presse canadienne: Ryan Remiorz

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