La Savonnerie Olivier atteint le seuil de rentabilité pour la première fois en cinq ans
Mise sous séquestre en janvier 2012, puis acheté par des investisseurs les mois suivants, la Savonnerie Olivier a atteint le seuil de rentabilité pour la première fois en cinq ans, cette année. Après des années de travail acharné, les dirigeants de l’entreprise de SainteAnne-de-Kent voient enfin la lumière au bout du tunnel.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les cinq dernières années ont été difficiles pour Peter Porter. Depuis 2012, l’homme d’affaires néo-brunswickois qui a travaillé à Boston, à Montréal et à Vancouver est président de la Savonnerie Olivier.
Quand il a pris la barre de l’entreprise, elle venait de faire faillite et avait été mise sous séquestre. Comme l’entrepreneur et son équipe d’investisseurs croyaient à la qualité du produit et à sa bonne réputation, ils l’ont acheté avec comme objectif de la faire renaître des cendres.
«Il y a des moments où je me demandais pourquoi je m’étais embarqué dans cette aventure. Ç’a vraiment été un grand défi. Mais nous avons persévéré, nous sommes là, et nous espérons que nous pourrons continuer dans cette direction.»
M. Porter a développé une nouvelle philosophie à la savonnerie de Kent. Il a éliminé certains projets de l’entreprise afin de se concentrer sur ses forces. Il a notamment fermé une demi-douzaine de boutiques de la savonnerie.
Il s’investit surtout dans la manufacture, accordant une grande importance à la qualité et à la réputation de son produit naturel.
«Je fais des discours aux étudiants au MBA, et je leur dis toujours: “si vous voulez avoir du succès, faites ce que vous faites bien et faites-le encore mieux». C’est ce que nous avons fait et que nous continuons de faire.»
La Savonnerie Olivier - qui était alors un fleuron du tourisme et de l’entrepreneurship néo-brunswickois - a été durement frappée par la récession de 2008. De plus, une chute de la valeur du dollar américain comparativement au huard a provoqué une baisse du nombre de touristes dans la région.
Afin de survivre, les anciens dirigeants ont cherché les profits à tous les coins de rue. Ils ont ouvert des magasins à Riverview - ce qui a entraîné des pertes de 200 000$ -, à Québec et à New York.
«Quand une entreprise souffre d’un manque de revenus, elle fera ce qu’il faut pour trouver des affaires. Ils ont été forcés de se lancer dans trop de directions. Quand on essaie d’être un détaillant, un grossiste et un manufacturier, des complications vont finir par se présenter.»
L’équipe de M. Porter a embauché un chimiste afin d’assurer la qualité du produit. Elle a également modifié légèrement sa recette afin d’être conforme aux exigences de Santé Canada.
Aujourd’hui, il y a 19 revendeurs de savons Olivier au Nouveau-Brunswick et au Québec. L’entreprise écoule beaucoup de stock via le géant du commerce électronique Amazon.
M. Porter considère la possibilité d’ouvrir un point de distribution en Europe au cours des années à venir. Il souhaite aussi nouer des liens d’affaires avec des grossistes en Chine.
«Il faut faire une étape à la fois. Il y a encore de la place pour la croissance à mesure que les consommateurs auront de plus en plus de confiance dans notre produit.»
«Croyez-le ou non, nous avons un arrangement avec une entreprise chinoise qui veut importer notre produit en Chine. La Chine est une zone économique prospère et les Chinois sont semblables aux autres consommateurs à travers le monde: ils aiment des produits qui viennent de l’extérieur du pays.»