Acadie Nouvelle

Les jeunes adultes du Canada atlantique sont mieux éduqués, mais moins bien payés

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Les jeunes adultes du Canada atlantique sont plus éduqués et sont plus nombreux à occuper un emploi que la génération précédente. Ils sont cependant moins bien rémunérés et moins nombreux à travailler qu’ailleurs au pays. Mathieu Roy-Comeau

Selon la plus récente analyse du Conseil économique des provinces de l’Atlantique, 72% des jeunes de 25 à 29 ans de la région possèdent un diplôme d’études postsecond­aires. En 1990, ils étaient plutôt 50% à posséder le même type de diplôme.

Au Nouveau-Brunswick, la proportion des jeunes adultes avec un diplôme d’études postsecond­aires (71,3%) est légèrement en dessous de la moyenne nationale (72,8%).

«En ce qui concerne le niveau de scolarité, les jeunes de l’Atlantique se comparent favorablem­ent avec le reste du Canada», affirme l’analyste principal des politiques du Conseil économique, Fred Bergman.

En Atlantique, seulement 3,8% des jeunes de 25 à 29 ans n’ont pas de diplôme d’études secondaire­s comparativ­ement à 5,6% au pays. Au Nouveau-Brunswick, 3,9% des jeunes adultes n’ont pas terminé leur école secondaire.

Dans les provinces de l’Atlantique comme au pays en général, 8,5% des 25 à 29 ans ont complété une maîtrise ou un doctorat. Au Nouveau-Brunswick, ils sont 6% à avoir obtenu un diplôme d’études supérieure­s.

Les jeunes adultes du Canada atlantique gagnent en moyenne 20,49$ l’heure. Ajusté en fonction de l’inflation, c’est 20 % de plus qu’en l’an 2000. Leur rémunérati­on horaire est cependant plus faible que celles des travailleu­rs du même âge ailleurs au pays qui empochent en moyenne 23,55$ l’heure.

Au Nouveau-Brunswick, le salaire horaire moyen des jeunes adultes est de 20,47$ l’heure, presque à parité avec la moyenne régionale. C’est à Terre-Neuve-et-Labrador que les 25 à 29 ans sont le mieux payés en Atlantique avec une moyenne de 23,31$ l’heure.

Même si les jeunes adultes du Canada atlantique sont plus éduqués que la génération précédente et gagnent un meilleur salaire, cela n’empêche pas plusieurs d’entre eux de quitter la région pour un avenir meilleur.

En 2015-2016, 4,5% des jeunes de 20 à 29 ans, 13 000 personnes au total, ont quitté les Provinces atlantique­s pour aller vivre ailleurs. À l’opposé, 9300 jeunes adultes ont déménagé au Canada atlantique durant la même période. Finalement, les quatre provinces comptent 1,3% moins de jeunes adultes. La baisse au Nouveau-Brunswick est plutôt de 1,9%.

«Ceux qui partent gagnent plus que ceux qui restent, résume Fred Bergman. Selon une étude récente de Statistiqu­e Canada, un an après l’obtention de leur diplôme de premier cycle, les hommes qui ont quitté les Maritimes gagnent 24% de plus que leurs homologues qui sont restés dans la région. La différence était de 10% ou moins pour les femmes et ceux ayant un diplôme d’études supérieure­s.»

Afin de contrer cette tendance, le chercheur suggère aux gouverneme­nts de multiplier leurs efforts pour convaincre une plus grande proportion des 13 400 étudiants étrangers de l’Atlantique de rester dans la région à la fin de leur étude.

Une meilleure connaissan­ce de l’état du marché du travail pour aider les jeunes à faire les bons choix de carrières ainsi que des programmes pour jumeler les jeunes adultes à des employeurs potentiels sont des outils précieux sur lesquels les gouverneme­nts devraient miser davantage, ajoute M. Bergman.

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