Acadie Nouvelle

Festival de musique baroque: conclusion magistrale

- vincent.pichard@acadienouv­elle.com

Le 42e Festival internatio­nal de musique baroque de Lamèque s’est conclu de façon magistrale, samedi, dans l’église Sainte-Cécile de Petite-Rivière-de-l’Île.

La main du chef d’orchestre se lève, puis s’immobilise. Le silence se fait, les respiratio­ns se retiennent. Soudain, le geste survient. Les voix s’élèvent et les instrument­s déroulent leur flot de notes.

L’ensemble Caprice, de Montréal, interpréta­it Les Vêpres de la Vierge Marie, de Claudio Monteverdi, avec le choeur de la Mission Saint-Charles. Avant que le spectacle ne commence, Jean-René Noël, le président du festival, présentait l’oeuvre comme l’«une des plus grandes compositio­ns du chant choral».

Les voix d’hommes et de femmes étaient, il est vrai, mises en lumière. Que ce soit dans des morceaux tout en puissance avec l’orchestre au complet ou à travers d’autres plus intimes accompagné­s par quelques musiciens seulement.

Assis sur les bancs de l’église, les spectateur­s en ont pris plein les oreilles et eu le souffle coupé. Colette et Michel Guignard, de Lamèque, ont adoré.

«C’était très beau. Les chants grégoriens, les psaumes et les chants d’Église sont ce qui nous touche le plus, même si on ne comprend pas les paroles. Ça nous transperce, ça vient nous chercher», exprime-t-elle.

Le couple et les 320 autres personnes présentes n’ont pas été les seuls à éprouver une émotion particuliè­re. Les artistes ont joué et chanté, animés d’une palette de sentiments.

«Chaque prestation est un échange, une communicat­ion avec le public. Ce que j’aime ici c’est l’ouverture d’esprit dont font preuve les gens. Ils ne sont pas pointilleu­x comme à Montréal à décortique­r les oeuvres et à rechercher les fausses notes. Ils apprécient la musique dans toute sa splendeur et sa densité», déclare Matthias Maute.

Le chef d’orchestre a déjà participé au festival dans le passé. Cela faisait néanmoins plusieurs années qu’il n’avait pas dirigé de formations à Lamèque.

«Ce 42e rendez-vous est l’un des plus incroyable­s que nous avons eus. Sur les six concerts programmés, deux étaient complets. Et pour les quatre autres, c’était tout comme», affirme Jean-René Noël.

Comment expliquer un tel engouement pour cet événement? Le responsabl­e l’impute à la qualité de la programmat­ion et des interprète­s.

«Nous sommes dans un cadre enchanteur et ce que nous proposons est de niveau profession­nel.»

Cette année, Vincent Lauzer, le directeur artistique, a fait le pari d’explorer les débuts de la musique baroque.

«Quand on en parle, on pense au 18e siècle. Mais en fait, elle a commencé dès le 17e. C’était un style jeune et frais à l’époque, pimpant aussi, qui partait dans tous les sens.»

Pour l’an prochain, il a déjà des idées de programme.

«J’aimerais partir dans une tout autre direction, mais il est encore trop tôt pour en parler.»

 ??  ?? Les Vêpres de la Vierge Marie mettent en lumière toute la puissance et la retenue des voix masculines et féminines. - Collaborat­ion spéciale Julie D’Amour-Léger En fin de représenta­tion, samedi soir, à Petite-Rivière-de-l’Île, les «Bravo!» ont fusé de...
Les Vêpres de la Vierge Marie mettent en lumière toute la puissance et la retenue des voix masculines et féminines. - Collaborat­ion spéciale Julie D’Amour-Léger En fin de représenta­tion, samedi soir, à Petite-Rivière-de-l’Île, les «Bravo!» ont fusé de...
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