Moncton: moins de spectateurs qu’anticipé, mais beaucoup d’éloges pour Daniel Lanois
Très attendu, Daniel Lanois a été acclamé par le public, samedi soir, au Parc riverain à Moncton. Si la foule n’était pas aussi nombreuse qu’espéré, il reste que les amateurs de la musique du légendaire chanteur et guitariste ont été conquis sur toute la ligne.
Accompagné du batteur Kyle Crane et du bassiste Jim Wilson, Daniel Lanois a parcouru l’ensemble de son répertoire, allant du folk au rock, en passant par l’électro, l’expérimental et l’instrumental.
Il a ouvert son concert avec des chansons bien connues du public telles que
et tirées de son album
De 300 à 400 spectateurs ont assisté à ce spectacle extérieur, alors que les organisateurs du Festival Mud City Meltdown en espéraient environ 1000. Malgré tout, les festivaliers qui se sont déplacés ont couvert d’éloges le musicien de réputation internationale, plusieurs fois primés aux Grammys.
«Je pense qu’il a fait part d’un grand professionnalisme parce qu’il y avait peut-être moins de gens qu’on s’attendait. C’est quand même un marché niche, mais le public qui s’est pointé était un public attentif qui en voulait plus», a déclaré le musicien Kevin McIntyre, très ému de revoir Daniel Lanois en spectacle pour une deuxième fois.
On ne se lasse pas de la musique de Daniel Lanois. Cette fois-ci, il a offert un bel éventail de tous ses univers musicaux, avec quelques pièces à la guitare «pedal steel» tirées de son plus récent disque
Il a même fait quelques chansons d’amour.
«C’était extraordinaire, magnifique. Il a vraiment passé à travers sa discographie en nous offrant quelques bijoux de ses meilleurs disques. On est chanceux de pouvoir le voir à Moncton», a exprimé une spectatrice, Julie, qui le voyait aussi pour une deuxième fois.
Une autre spectatrice, Micheline Dupuis, a été impressionnée par l’étendue du talent du musicien qui propose nettement deux styles.
Musique planante, chansons parfois très mélodiques avec quelques segments plus expérimentaux; il invite le public à voyager à travers son monde musical qui paraît sans limites, tout cela appuyé par des projections créées à partir d’extraits de films. Il avait apporté son studio sur la scène pour l’occasion.
«J’ai trouvé ça extraordinaire d’avoir Daniel Lanois sur le bord de la rivière Petitcodiac à Moncton. C’est un gars qui a quand même des racines au Canada et dans le monde cajun parce qu’il a travaillé à la Nouvelle-Orléans et il comprend la situation ici. C’est cool de le voir ici et je pense qu’il a quelque chose qui le rattache à nous dans sa musique, dans son son, dans ce qu’il dit et ce qu’il fait et moi je respecte beaucoup ce genre d’artiste qui a toujours eu une intégrité», a commenté Kevin McIntyre.
Il a particulièrement apprécié la conception de ce spectacle et comment l’artiste a réussi à intégrer son côté mélodique à ses univers plus exploratoires.
Daniel Lanois a également joué quelques pièces qui rendent hommage aux peuples des Premières nations, notamment avec sa chanson, qu’il a dédiée aux femmes autochtones disparues et assassinées.
À la fin du concert, le public a eu droit à un rappel.
Le quintette jazz, rock, électro de Moncton, Les Païens, a assuré la première partie du spectacle. Le groupe a offert une solide prestation en proposant un survol de son répertoire, dont le nouvel extrait
qui vient de paraître en vidéoclip et un petit clin d’oeil à Miles Davis.
«Merci bien, c’est un grand plaisir de jouer ici ce soir à Moncton dans ce bel environnement», a lancé le compositeur de Los Angeles d’origine canadienne, qui s’est adressé à la foule en français à plusieurs reprises.
Le prix élevé des billets pour certains spectacles a été pointé du doigt. Par exemple, il en coûtait 55 $ pour assister au concert de Daniel Lanois qui clôturé le festival samedi. «C’est sur que c’était un peu cher pour la région, mais pour nous c’était vraiment le minimum qu’on pouvait aller avec tous les frais qu’entraînent la production de ce genre de concert. On aurait aimé le faire moins cher, mais notre but est de pouvoir recueillir plus de commandites dans le futur afin de garder les prix le plus abordables possible.» En prenant de l’expansion pour son 3e rendez-vous, les organisateurs souhaitent ainsi acquérir de la notoriété et faire en sorte que le milieu corporatif appuie davantage le festival. Leur but est de bâtir un festival de musique par les gens de la région. «Pour nous, juste de pouvoir bâtir cette nouvelle scène au Parc Riverain et de faire nos premiers spectacles ici, c’est un pas en avant pour le festival.» Xavier Léger ajoute que des gens de l’ensemble des Maritimes, de Toronto et même de Londres se sont déplacés pour assister au festival. - SM