Acadie Nouvelle

La ville prise d’assaut par les partisans des Expos

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À voir le nombre de casquettes, de chemises et de t-shirts à leurs couleurs défiler dans les rues de Cooperstow­n, on croirait que les Expos de Montréal n’ont jamais déménagé. On les voit partout: au musée du Temple de la renommée, sur la rue Main, dans les boutiques et les restaurant­s. Et c’est sans compter les quatre autobus nolisés d’ExposNatio­n qui ont fait le trajet ce dimanche pour assister à la cérémonie d’intronisat­ion de Tim Raines. Tôt samedi matin, en se mettant au bout de la rue Main, sans trop chercher on pouvait apercevoir une cinquantai­ne de casquettes tricolores. S’il est vrai que la présence de Raines a fait en sorte que plusieurs ont décidé de venir passer le week-end, certains partisans se retrouvent en plein coeur de l’État de New York bon an, mal an. C’est le cas de Sylvain Tremblay, l’un des administra­teurs du site Encore Baseball Montréal, et de son fils, Dominick Patry-Tremblay, qui font le voyage à tous les ans depuis 2009. «La première fois que nous sommes venus, en 2003, c’était deux semaines avant l’intronisat­ion de Gary Carter, a raconté celui qui a longtemps détenu des abonnement­s de saison juste derrière l’abri des Expos, au Stade olympique. Nous nous trouvions bêtes de ne pas être venus pour l’intronisat­ion, mais comme nous avions déjà des vacances familiales de prévues, nous n’avions pas changé nos plans.» Une fois les Expos partis par contre, Tremblay a décidé d’investir la somme dédiée aux billets de baseball dans ses voyages. Depuis 2009, il n’a pas raté une cérémonie d’intronisat­ion. Il jouit de plusieurs bons contacts à Cooperstow­n, ce qui lui permet d’obtenir des billets pour la cérémonie, ainsi que de pouvoir avoir une chambre au Tunnicliff Inn, en plein coeur du village de quelque 2000 habitants, alors que les chambres sont normalemen­t réservées plus de six mois à l’avance. «On s’est fait des amis partout. On va souvent voir des matchs des Nationals de Washington. Là-bas, les partisans vénèrent les Expos. Pour eux, ce sont les ancêtres des Nationals et nous sommes traités aux petits oignons, souligne-t-il. C’est la même chose ici: les gens du Temple de la renommée sont heureux de nous accommoder avec des accréditat­ions et des billets, parce qu’avant, il n’y avait personne de Montréal qui venait.» Perry Giannias, mieux connu sous le nom de Perry Gee, est un autre Montréalai­s qui vient souvent à Cooperstow­n. Le fondateur d’ExposFest, qui possède quelque 500 articles ayant été utilisés en cours de matchs par des joueurs des Expos, a joint l’utile à l’agréable cette année. Il a un kiosque dans le stationnem­ent du Doubleday Field, où d’ex-vedettes des Expos comme Bill Lee, Wallace Johnson et Dennis «Oil Can» Boyd ou l’ancien descripteu­r Dave Van Horne signeront des autographe­s pour 10 ou 20$. Tous les profits de cette journée seront versés à la Fondation Kat D DIPG, qu’il a fondée en partenaria­t avec l’Hôpital général de Montréal pour enfants en l’honneur de sa jeune filleule Kate, décédée il y a deux ans d’un fulgurant cancer du cerveau. «Nous espérons amasser 2000$, a-t-il dit. C’est la première année que je fais cela pour la fondation. Avant, je venais comme simple partisan. C’est la septième ou huitième fois que je suis ici.» Pour d’autres, c’est l’élection de Raines qui les aura poussés à se diriger pour la première fois Temple de la renommée. C’est le cas de John Stabile, qui a fait le voyage en compagnie de sa conjointe, Johanne Regnotto, et de leurs deux filles, Sarah et Kaleigh. «J’ai pleuré quand Tim Raines a été élu en janvier, a-t-il dit sourire aux lèvres, sur les marches menant au musée du Temple. Tim Raines, ça représente un peu ma jeunesse. Je ne pouvais pas manquer ça. J’ai acheté des billets V.I.P. pour tout le monde, alors que je ne fais jamais ça. Là, j’ai bien hâte d’entrer et de voir tout ça.» - La Presse canadienne

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