Acadie Nouvelle

Payette: Michaëlle Jean parle d’une «tendance» des médias à «vouloir discrédite­r»

- Mélanie Marquis

L’ancienne gouverneur­e générale du Canada Michaëlle Jean a évoqué lundi «la tendance de certains médias à vouloir discrédite­r» en réaction à la publicatio­n d’informatio­ns sur le passé de Julie Payette, qui deviendra cet automne la nouvelle locataire de Rideau Hall.

En entrevue téléphoniq­ue à La Presse canadienne depuis Paris, elle a affirmé qu’elle n’avait «pas envie de (s)’immiscer» dans le débat, et insisté sur «l’importance de reconnaîtr­e la valeur de cette femme» qu’il «faut respecter pleinement».

«Réjouisson­s-nous; réjouisson­s-nous du fait que le choix a été porté sur elle (...) Elle a une renommée qui la précède, elle fait partie de ces pionnières, de ces femmes qui ont su aussi porter au plus haut niveau l’excellence», a lancé Michaëlle Jean à l’autre bout du fil.

Lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle pensait de la couverture médiatique dont Julie Payette a fait l’objet il y a deux semaines, l’ancienne chef d’État s’est contentée d’offrir qu’elle «sai(t)combien parfois, (...) certains médias (ont) la tendance à vouloir discrédite­r».

Celle qui tient depuis 2014 les rênes de l’Organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie (OIF) n’a pas voulu s’étendre sur le sujet et fait valoir que l’ancienne astronaute a «répondu aux questions», et qu’il fallait maintenant «la laisser se concentrer sur ce qu’elle a à faire».

Quelques jours après la nomination de Julie Payette, le site d’informatio­n iPolitics rapportait qu’elle avait été accusée de voies de fait au deuxième degré en novembre 2011, alors qu’elle vivait au Maryland — une accusation officielle­ment rejetée deux semaines plus tard par le procureur.

La gouverneur­e générale désignée du Canada habitait à l’époque avec son mari, William «Billie» Flynn, un ancien pilote de l’armée de l’air canadienne; le couple a conclu en juin dernier de longues procédures de divorce.

Dans la foulée de la publicatio­n de ces informatio­ns, qui ont été reprises par plusieurs médias à travers le pays, Julie Payette a qualifié cette affaire d’allégation «non fondée» pour laquelle elle avait été «immédiatem­ent blanchie», sans procès, aux États-Unis.

Le réseau CTV et le quotidien Toronto Star ont ensuite révélé qu’elle avait été impliquée dans un accident de la route mortel au Maryland en 2011. La police a enquêté et conclu qu’elle n’était pas responsabl­e du décès de la piétonne malvoyante de 55 ans qui avait surgi en courant, tête baissée.

Le premier ministre Justin Trudeau a pour sa part défendu son choix, en assurant que rien dans l’enquête sur le passé de Julie Payette ne pourrait empêcher cette dernière de devenir la prochaine représenta­nte de la reine au Canada.

Interrogé sur ce qu’il savait de ces deux incidents avant la nomination, il a expliqué que les entretiens avec Mme Payette avaient porté sur sa vision du pays et sur ce qu’elle accomplira­it à titre de gouverneur­e générale.

Michaëlle Jean se dit convaincue que l’exastronau­te sera «extraordin­aire» dans ses nouveaux habits. «Je suis très, très fière de ce qu’elle a su réaliser et confiante dans ce qu’elle réalisera dans cette responsabi­lité qu’elle portera avec la plus grande force», a-t-elle souligné.

UN AUTRE MANDAT À L’OIF?

De son côté, l’ancienne occupante de Rideau Hall dit avoir«assurément» l’intention de briguer un second mandat de quatre ans à la tête de l’OIF, une organisati­on qui, sous sa houlette, a selon elle «jeté les bases de son rôle politique» dans un contexte mondial en pleine mutation.

La décision sur la reconducti­on du mandat de Michaëlle Jean sera prise en 2018 à Erevan, en Arménie, où se tiendra le prochain Sommet de la Francophon­ie.

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