PANNE MAJEURE
TÉLÉCOMMUNICATION AU NOUVEAU-BRUNSWICK
Les provinces de l’Atlantique ont été frappées de plein fouet par une panne de télécommunication, vendredi. Tout est rentré dans l’ordre après quelques heures.
Selon ce que rapporte Bell Aliant, la panne a été causée lorsqu’un câble a été endommagé accidentellement. Les services de téléphonie mobile, de téléphonie fixe, d’internet et de télévision ont été affectés.
Les clients de Telus, de Koodo et de Virgin Mobile – des fournisseurs qui utilisent l’infrastructure de transmission de Bell Aliant – ont eux aussi été touchés.
Le retour à la normale s’est effectué en fin d’après-midi. «Nous nous excusons aux clients pour le dérangement» a tweeté Bell Aliant peu avant 17h.
Certains ont craint pour la sécurité du public, mais d’après les informations relayées par ce fournisseur, il était toujours possible de composer le 9-1-1 avec un téléphone cellulaire.
Les autorités sont restées aux aguets. En point de presse à Fredericton, vendredi après-midi, le directeur des communications de l’Organisation des mesures d’urgence du N.-B. s’est fait rassurant.
«Il n’y a pas eu vraiment d’impact sur le service 9-1-1 qui a été opérationnel toute la journée aujourd’hui. C’est certain que pour les gens qui devaient communiquer avec le 9-1-1, il fallait trouver une façon appropriée», a-t-il dit.
Il a ajouté qu’aucun problème majeur n’est survenu dans la province.
«Le seul incident à rapporter, c’est que des gens utilisaient le 9-1-1 pour tester leur téléphone cellulaire et ça a occasionné des appels qui n’étaient pas nécessaires. Il faut rappeler aux gens de seulement utiliser le 9-1-1 pour rapporter des urgences.»
La panne a cependant causé d’importants désagréments à de nombreuses entreprises.
Les institutions financières n’ont pas été épargnées. La TD a temporairement fermé certaines de ses succursales des provinces de l’Atlantique en raison de la panne. UNI Coopération financière a elle aussi eu du fil à retordre.
Le transport aérien en a pris pour son rhume et plusieurs vols ont été retardés vendredi. Air Canada a dit avoir été touchée par des «problèmes d’ordinateurs», notamment à Moncton et à Fredericton, sans en préciser la nature.
Quant à WestJet, son centre d’appels de Moncton a été affecté par la panne pendant quelques heures. Ses clients ont dû prendre leur mal en patience en attendant que le problème soit réglé.
D’autres entreprises ont été touchées et ont tourné au ralenti pendant quelques heures. Ç’a été le cas du Canadian Tire de Bathurst.
De nombreux consommateurs sont ressortis du commerce les mains vides, puisqu’ils ne pouvaient pas payer leurs achats avec une carte.
Ils ne pouvaient pas non plus retirer de l’argent comptant à proximité, puisque la plupart des institutions financières étaient elles aussi paralysées.
«Ça a grandement affecté nos affaires, surtout que ça tombe un vendredi où les aubaines de nos circulaires commencent. Un client sur deux qui est venu n’a pas pu faire ses achats. Il n’y a plus grand monde qui paye comptant. Aussi, les touristes achètent beaucoup par carte de crédit ou de débit», résume André Deschênes, le propriétaire du magasin.
Il ajoute que les services de réparation d’automobiles de son commerce, qui sont reliés à la centrale de Toronto, ne fonctionnaient pas eux non plus puisque l’émission de bons de commande était impossible.
C’était la même histoire pour les ventes en ligne, rapporte-t-il. Les clients de Rogers, un fournisseur d’internet qui n’a pas été affecté par la panne, pouvaient passer des commandes, mais le commerce ne les recevait pas.
«Le client se présentait au magasin et se demandait pourquoi sa commande n’était pas prête.»
Il n’y a pas que les entreprises qui ont écopé. En plus de certains services hospitaliers qui ont été paralysés, certaines municipalités ont dû s’adapter. À la mairie de Petit-Rocher, il a fallu retourner aux vieilles méthodes pour communiquer avec les employés sur le terrain.
«Tous les camions sont équipés d’une radio mobile et nous communiquions avec les gars de cette façon-là plutôt que de les appeler sur le cellulaire. Ça ralentissait un peu les affaires. Ça prouve à quel point nous sommes dépendants des réseaux sans fil. C’est même inquiétant jusqu’à un certain point», explique Mike Roy, administrateur du Village.
Et comme l’internet était aussi en panne, les communications par courriels étaient paralysées, ce qui a affecté le travail des fonctionnaires municipaux. «Les différents dossiers ont avancé moins rapidement, c’est certain», affirme-t-il.
Avec la collaboration des journalistes Béatrice Seymour et Mathieu Roy-Comeau