Acadie Nouvelle

LE PLUS BAS TAUX DE CHÔMAGE DEPUIS 1976

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Le taux de chômage a diminué de 1,6 point de pourcentag­e pour atteindre 6,5% en juillet au Nouveau-Brunswick. Cela représente le taux le plus bas depuis 1976, année où des données comparable­s ont commencé à être publiées.

Le taux de chômage de la province était de 8,1% en juin 2017. En juin 2016, il atteignait 10,3%.

Cette tendance s’explique principale­ment par une diminution de la population active, indique Statistiqu­es Canada dans son rapport mensuel.

En effet, le nombre d’emplois disponible a peu varié, aussi bien par rapport au mois précédent (+0%) que par rapport à 12 mois plus tôt (+0,2%).

C’est plutôt le nombre de personnes qui travaillen­t ou qui sont à la recherche d’un emploi qui a chuté de 6100, de juin 2016 à juillet 2017 et de 15 600, de juillet 2016 à juillet 2017.

Richard Saillant, économiste et auteur, estime qu’il n’y a pas lieu de se réjouir de cette baisse spectacula­ire du taux de chômage. Elle témoigne d’abord du vieillisse­ment accéléré de la population néobrunswi­ckoise.

«Le vieillisse­ment accéléré de la population du Nouveau-Brunswick se traduit par une croissance beaucoup plus anémique. De 2010 à 2016, l’économie a connu une croissance annuelle moyenne de 0,4%. Le Canada, qui vieillit aussi, mais plus lentement, a connu une croissance cinq fois plus forte (2.1%).»

Les chiffres publiés par Statistiqu­es Canada doivent d’ailleurs être mis relativisé­s, ajoute Richard Saillant. De 2010 à 2016, le Nouveau-Brunswick a perdu environ 7000 emplois, soit quelque 2%. Par contraste, le Canada en a gagné plus d’un million, soit environ 7%.

«En fait, la réalité sous-jacente est pire qu’il y a un an. Il s’est perdu 2500 emplois depuis juillet de l’an dernier. Le taux de chômage n’a diminué que parce que le nombre de personnes sur le marché du travail a chuté de presque 16 000, un chiffre sans précédent.»

Selon l’économiste, le gouverneme­nt se trompe de cible en cherchant uniquement à créer davantage d’emplois, peu importe leur nature. La province devrait avant tout oeuvrer à maintenir sa population active et contrer le déclin démographi­que.

«La baisse marquée du taux de chômage au Nouveau-Brunswick suggère que le défi de la province n’est pas tant de créer de l’emploi que de créer des emplois stables et bien rémunérés qui vont garder nos gens ici et permettre aux nouveaux arrivants de s’enraciner dans notre société.»

De son côté, l’économiste Yves Bourgeois souligne que la province a gagné 2500 emplois à temps partiel, mais a perdu 2300 emplois à temps de juin à juillet.

«C’est une précarité plus grande dans le marché d’emploi qui n’est pas reflétée dans le taux de chômage», dit-il. BAISSE DU CHÔMAGE AU PAYS À l’échelle canadienne, le taux de chômage a baissé de 0,2 point de pourcentag­e en juillet pour s’établir à 6,3%. C’est le taux le plus bas depuis octobre 2008, juste avant le début du ralentisse­ment du marché du travail de 2008-2009.

En revanche, il est plus faible en Ontario (6,1%), en Colombie-Britanniqu­e (5,3%) ou au Manitoba (5%).

Le taux de chômage a diminué de 1,2 point de pourcentag­e pour s’établir à 5,8% au Québec en juillet, le niveau le plus bas depuis 1976.

À Terre-Neuve-et-Labrador, le taux de chômage a augmenté de 0,8% pour s’établir à 15,7%, soit le taux le plus haut depuis avril 2010.

«Comme le Nouveau-Brunswick vieillit très rapidement, le nombre de personnes qui quittent le marché du travail est plus élevé que le nombre de personnes qui s’y joignent», explique-t-il.

Le taux de chômage reste plus élevé en Alberta (7,8%), à l’Île-du-Prince-Édouard (8,2%) ou en Nouvelle-Écosse (7,9%).

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«Le taux de chômage n’a diminué que parce que le nombre de personnes sur le marché du travail a chuté de presque 16 000.» - Archives
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