LE PAPIER DE TOILETTE RATIONNÉ
Une résidence pour personnes âgées de Moncton a annoncé à ses occupants plus tôt ce mois-ci qu’ils n’auraient dorénavant pas droit à plus de deux rouleaux de papier hygiénique par semaine.
Dans un avis écrit, le Manoir NotreDame a précisé qu’il était question de compressions budgétaires.
Le document, partagé sur les réseaux sociaux par Anita LeBlanc, ajoute que les mouchoirs ne seront plus fournis gratuitement.
La direction du foyer signale toutefois qu’il sera possible pour les résidants d’obtenir davantage de papier hygiénique s’ils l’ajoutent à leurs commandes de médicaments.
Anita LeBlanc juge la situation humiliante.
«Ma belle-mère m’a appelée pour nous demander d’aller lui acheter du papier de toilette. Elle en avait demandé au personnel et ils lui ont refusé», a-t-elle raconté en entrevue avec La Presse canadienne.
«On n’était pas sûrs si elle se trompait ou si elle avait mal compris», a-telle poursuivi.
Mme Leblanc soutient que les proches n’ont pas été informés de cette nouvelle directive, annoncée le 2 août.
«On n’est pas sûrs pourquoi. Ils ont plein de manières de nous rejoindre, mais ils ne l’ont pas fait.»
Elle dit avoir dénoncé l’établissement sur les réseaux sociaux par souci pour les aînés n’ayant personne vers qui se tourner, comme elle en a récemment été témoin.
«Personne de la direction n’était là. On faisait face à une longue fin de semaine où, durant trois ou quatre jours, les gens n’avaient plus de papier de toilette ni aucun moyen d’aller en chercher. Ils ne passaient pas de commande cette journée-là.»
«Le pire: il y avait un affichage (disant) qu’il y avait une gastro qui passait.»
Mme Leblanc affirme que sa bellemère débourse 2500$ par mois pour son hébergement dans ce foyer de soins spécialisés. Elle avance d’ailleurs que les commandes des résidants à la pharmacie profitent au propriétaire du Manoir, qui récolterait ainsi des points Air Miles.
«Pour lui, c’est un moyen d’empocher des voyages», croit-elle.
Anita LeBlanc estime qu’avec la médiatisation de cette histoire, la direction n’aura d’autre choix que de revenir sur sa décision.
La direction de l’établissement a refusé d’accorder une entrevue à La Presse canadienne.