Les opposants au glyphosate continuent de gagner des appuis
Une opération de trois jours a été menée contre l’arrosage de pesticides sur les terres publiques, près du parc du Mont Carleton.
Le groupe Ecovie a érigé un campement sur le chemin conduisant au parc durant la longue fin de semaine de la fête du Nouveau-Brunswick, pour sensibiliser les gens à la cause et recueillir des signatures pour sa pétition contre cette méthode.
Pour les opposants, les herbicides à base de glyphosate représentent un risque pour la santé et nuisent à la biodiversité dans la forêt.
«Le produit a été déclaré possiblement cancérigène le 20 mars 2015. C’est notre santé qui est en jeu ainsi que l’habitat des animaux. Ce sont des terres qui nous ont été léguées et dont nous avons remis la responsabilité au gouvernement. Si le gouvernement n’est pas capable d’en prendre soin, qu’il nous laisse les reprendre. Sinon, nous ferons du changement aux prochaines élections», prévient Francine Levesque, la porte-parole du regroupement.
«Il faut comprendre qu’on tue les érables. Dans cette région (RestigoucheOuest), nous sommes le troisième plus grand producteur de sirop d’érable au monde et 28% des terres forestières arrosées au Canada sont au NouveauBrunswick. Notre province représente pourtant 0,7% de la superficie du pays», explique Mme Levesque.
Rosaire L’Italien, le chef par intérim du NPD provincial, s’est rendu sur les lieux, en appui avec la position de cesser la pulvérisation de pesticides. Au moins jusqu’à des résultats plus tranchés sur l’impact du produit sur la santé.
«Notre parti a voté le 11 juin, pour la suspension de ce produit parce qu’il y a des études qui disent que c’est dangereux, cancérigène. D’autres études sont contradictoires. Nous disons que nous ne devons pas à attendre qu’il y ait des morts à cause de cela», affirme-t-il.
«Soyons proactifs en arrêtant l’arrosage le temps qu’on complète les études sérieuses. À ce momentlà, on prendra une décision éclairée. Si c’est pas nocif, on pourra l’utiliser. Sinon, on arrêtera définitivement. Protégeons avant tout l’être humain», ajoute M. L’Italien.
Cet enjeu trouve écho chez plusieurs citoyens. Plus de 30 000 personnes ont signé la pétition d’Ecovie contre l’arrosage depuis un peu plus d’un an et demi.
«On est en train de nous détruire, détruire la province, détruire la faune et la flore. Je peux vous dire que j’ai signé la pétition à deux mains», a lancé Benoît Castonguay, de Saint-Quentin.
«Je ne ramasse plus de champignons comestibles, car tu peux t’empoisonner», avance Jason Leclair, un autre habitant de Saint-Quentin.
L’endroit choisit pour cette manifestation pacifique n’était pas anodin pour les manifestants, qui dénoncent que c’est la région la plus touchée par l’épandage au cours des quatre dernières années.