Acadie Nouvelle

La légalisati­on du pot pourrait redonner vie aux petites municipali­tés

Partout au Canada, les entreprise­s de marijuana médicale tâchent déjà d’augmenter leur capacité de production et de grossir les effectifs en vue de la légalisati­on du cannabis, le 1er juillet. Elles ont besoin d’espace - de beaucoup d’espace - pour cultiv

- Laura Kane La Presse canadienne

Le plus grand producteur de pot canadien, Canopy Growth, a converti l’usine de chocolat abandonnée de Hershey, à Smiths Falls, Ontario, en une installati­on qui emploie principale­ment des travailleu­rs de la communauté.

Au Nouveau-Brunswick, la compagnie Internatio­n Herbs Medical Marijuana - connue sous la marque Zenabis - a fait l’achat de l’ancienne usine désafectée de 400 000 pieds carrés appartenan­t à Atlantic Yarns.

En Alberta, où la chute du prix du pétrole a porté un coup dur, Aurora Cannabis construit une usine de production de près de 75 000 mètres carrés à Leduc.

La vallée de Cowichan, en Colombie-Britanniqu­e, appuie déjà le secteur du cannabis, illustre Graham Whitmarsh, chef des opérations de Harvest One.

«Il y a un type de collectivi­té où je pense que ça convient très bien, surtout celles qui dépendaien­t par le passé de l’exploitati­on forestière», explique M. Whitmarsh, qui a déjà conseillé le secteur pour des projets en Colombie-Britanniqu­e.

«Il s’agit d’un secteur d’activité tout à fait nouveau. Il va grossir pour devenir ultimement quelque chose de substantie­l et il ne dépend pas de ressources locales, donc ça cadre bien avec les collectivi­tés», a-t-il ajouté.

Aux États-Unis, dans certaines régions, les petites villes ont profité de la légalisati­on du pot.

Le quotidien The Colorado Springs Gazette rapporte que Wedgwick était au bord de la faillite avant que les distribute­urs de cannabis n’obtiennent l’autorisati­on de s’y installer, en 2012. Depuis, la perception de taxes a financé la restaurati­on de ses infrastruc­tures en décrépitud­e.

À Adelanto, en Californie, la culture de plants de marijuana a provoqué une ruée vers les terres, faisant monter en flèche la valeur des propriétés, selon l’hebdomadai­re LA Weekly.

Mais Lewis Koski, un conseiller auparavant responsabl­e du contrôle de la marijuana au Colorado, invite les municipali­tés canadienne­s à la prudence.

Il raconte que chez lui, la seule taxe perçue sur la production de marijuana va entièremen­t dans les coffres de l’État et que les localités ne touchent à leur part du butin qu’après la vente des produits par leurs distribute­urs.

Si les municipali­tés souhaitent imposer une taxe locale, elles risquent de nuire à leur capacité concurrent­ielle.

M. Koski souligne d’ailleurs que le Colorado a investi la plupart des recettes dans la sensibilis­ation aux risques de la drogue, mais il admet toutefois que l’État a connu un essor du marché de l’emploi.

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Aux États-Unis, dans certaines régions, les petites villes ont profité de la légalisati­on du pot. - Archives

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