Acadie Nouvelle

Les demandes de Trump sont parfois ignorées... par sa propre administra­tion

- La Presse canadienne

Quelque chose d’étrange se produit en ce moment à Washington: l’homme le plus puissant de la capitale américaine, le président des États-Unis, fait des déclaratio­ns sur des politiques qui sont aussitôt ignorées ou minimisées par sa propre administra­tion.

L’émission dominicale du réseau Fox News a permis d’observer un exemple éloquent de ce phénomène.

Cette semaine, le président Donald Trump a déclaré lors d’un rassemblem­ent partisan que le départemen­t de la Justice devrait enquêter sur les «33 000 courriels supprimés par Hillary Clinton», alors que la foule scandait le fameux slogan «Lock her

up!» («Emprisonne­z-la!»). Il n’en est pas question, a rétorqué le procureur général adjoint.

Rod Rosenstein a rejeté l’idée voulant que les déclaratio­ns du président soient perçues comme des ordres, mais il a aussi clairement dit que, même si le président lui faisait directemen­t et formelleme­nt cette demande, il la refuserait.

Selon lui, «il ne serait pas juste d’enquêter sur une personne», ajoutant que ce n’est pas de cette façon que le départemen­t fonctionna­it.

Ce revers fait suite à un autre événement semblable survenu quelques jours plus tard, lorsque le président Trump a annoncé que les transgenre­s ne seraient plus admis dans l’armée.

Ce message clair et net a provoqué son lot de questions, notamment sur la façon d’implanter une telle décision: qu’est-ce qui arrivera des transgenre­s déjà dans l’armée? Quelles conditions financière­s pourraient s’appliquer si ces personnes sont congédiées? Et finalement: est-ce que cette décision pourrait être contestée devant les tribunaux?

Mais l’armée a aussitôt dit que la politique ne serait pas mise en place.

Dans une note interne consultée par le site Politico, dans une déclaratio­n du départemen­t de la Défense, et dans un échange avec les journalist­es, une chose était claire: l’armée n’avait pas perçu le message du président comme une directive officielle.

«Ce que vous avez vu dans un micromessa­ge est une annonce. Les ordres et les annonces sont des choses différente­s et nous attendons un ordre du commandant en chef pour agir», a déclaré le capitaine de la Marine américaine, Jeff Davis.

Un militaire bien informé a confié, sous le couvert de l’anonymat, que cette discorde pourrait avoir des conséquenc­es importante­s: si le président donnait un ordre mal avisé de mener des frappes sur la Corée du Nord, l’armée pourrait refuser en disant qu’il s’agit d’un «ordre illégal».

Par exemple, un ordre illégal serait de mener une interventi­on militaire qui nécessite l’approbatio­n du Congrès.

«Il y a un certain niveau de dysfonctio­nnement», a soutenu l’écrivain conservate­ur Ramesh Ponnuru, au réseau ABC.

«Le Pentagone semble essentiell­ement ignorer le micromessa­ge du président (sur les transgenre­s). Et ce n’est pas quelque chose d’isolé au Pentagone. Le vice-président semble avoir sa propre politique sur la Russie. Le procureur général Jeff Sessions ne fait pas ce que le président lui dit de faire pour accuser ou enquêter sur Hillary Clinton.»

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Le président des États-Unis, Donald Trump. - Archives

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