Élection présidentielle serrée au Kenya
Les Kényans choisissaient mardi qui, du président sortant Uhuru Kenyatta et de l’opposant Raila Odinga, sera leur prochain président. Associated Press
Quelque 20 millions d’électeurs étaient inscrits pour voter. Les bureaux de scrutin, où de longues lignes s’étaient formées avant l’aube, ont fermé à 17h, heure locale, mais certains sont demeurés ouverts pour permettre aux électeurs qui attendaient encore en ligne de s’exprimer. Les résultats ne sont pas attendus avant 24 ou 48 heures.
En plus du premier tour de la présidentielle, les électeurs étaient appelés à choisir plus de 1800 élus, notamment des gouverneurs et des députés.
Plusieurs observateurs internationaux, dont l’ancien secrétaire d’État américain John Kerry, étaient sur place pour observer le déroulement du vote. M. Kerry a décrit l’événement comme «une journée inspirante au Kenya» alors qu’il observait «la démocratie en action».
Selon les premiers rapports, le vote se serait déroulé dans le calme. Les autorités espéraient éviter les violences postélectorales, alimentées par les divisions ethniques, qui avaient fait un millier de morts il y a dix ans. Les élections de 2013 s’étaient déroulées dans un calme relatif.
D’après les résultats préliminaires, M. Kenyatta serait en tête avec 55,4% des voix, alors que M. Odinga récolterait 43,9% des suffrages, a dévoilé la commission électorale kényane.
M. Odinga a voté dans le quartier pauvre de Kibera, un bastion de l’opposition à Nairobi. M. Kenyatta a fait de même à Gatundu, au nord de la capitale.
M. Kenyatta, âgé de 55 ans, est le fils du premier président du Kenya après l’indépendance. Il a fait campagne sur son bilan économique, notamment sur les vastes projets d’infrastructures, dont plusieurs qui sont financés par la Chine.
M. Odinga est lui aussi le fils d’un important personnage de l’indépendance kényane. Âgé de 72 ans, il s’est présenté comme le défenseur des pauvres et l’ennemi de la corruption généralisée qui touche le pays.
Plusieurs électeurs pourraient avoir fait leur choix en fonction de leur appartenance ethnique. M. Kenyatta est issu du groupe majoritaire, les Kikuyus, tandis que M. Odinga est associé aux Luos, qui n’ont jamais dirigé le pays.
M. Kenyatta brigue un deuxième et dernier mandat. Il a devancé M. Odinga par une marge infime en 2013.