Acadie Nouvelle

Léopold L. Foulem expose ses céramiques dans sa ville natale

- vincent.pichard@acadienouv­elle.com

La Galerie Bernard-Jean, au Centre culturel de Caraquet, accueille jusqu’à la fin du mois, Retour, une exposition rétrospect­ive des oeuvres de l’artiste acadien Léopold L. Foulem.

Cette présentati­on dévoile 27 de ses créations conçues entre 1969 et 2014. Il les a luimême choisies, sans lien apparent.

«Je n’ai pas respecté l’ordre chronologi­que. J’ai sélectionn­é celles-ci et pas d’autres uniquement pour le coup d’oeil, parce qu’elles vont bien ensemble.»

Léopold L. Foulem travaille la céramique. Il aime jouer avec les codes de l’art traditionn­el, les détourner.

Comme avec David Klein, la représenta­tion d’un corps masculin semblable à celles réalisées dans l’Antiquité, mais peinte en bleu profond et surmontée d’un morceau de bronze poli en guise de tête.

«Je marie deux styles dans cette oeuvre: le moderne et l’ancien», souligne-t-il.

L’artiste se plaît à dénaturer les objets, à leur faire perdre leur singularit­é et leur utilité.

Image de vase à surface mille fleurs figure un vase, mais dans lequel on ne peut insérer aucune tige végétale. Ses parois sont néanmoins parsemées de fleurs.

«J’aime transforme­r l’objet en image abstraite. En faire quelque chose dont on ne peut pas se servir. C’est le contre-pied de l’art figuratif en peinture, par exemple. Les tableaux ne sont que des simulacres devant lesquels tout le monde s’extasie.»

Avec leurs couleurs et leur originalit­é, les créations de Léopold L. Foulem sont joyeuses et surprenant­es, parfois audacieuse­s et subversive­s. Retour constitue l’exposition la plus complète du céramiste jamais montrée dans une galerie. Il est fier de la dévoiler à Caraquet, sa ville natale.

«J’ai exposé à Londres, à Paris et aux États-Unis. Je suis mondialeme­nt connu, et finalement très peu ici où je suis né.»

Ce professeur d’arts à Montréal a eu les honneurs du Musée national des beaux-arts du Québec, de mai 2013 à janvier 2014.

«C’était la première fois qu’on y mettait ainsi en avant les arts décoratifs.»

À travers ses oeuvres, l’Acadien s’efforce de redonner ses lettres de noblesse à la céramique. «Elle n’est pas assez reconnue. Quand les gens voient une toile, ils ne se posent pas la question. Pour eux, c’est de l’art. Peu importe ce qui est peint dessus. Quand ils regardent une céramique, beaucoup s’interrogen­t: "Est-ce de l’art?" Pourquoi une telle distinctio­n?»

Léopold L. Foulem passe son été à Caraquet, dans la maison de son enfance. Il en profite pour préparer sa prochaine exposition programmée cet automne, dans une galerie montréalai­se.

«Ce seront des créations que je n’avais jamais montrées. J’estimais qu’elles n’étaient pas finies. Je suis en train de les peaufiner.»

 ??  ?? Léopold L. Foulem admire beaucoup le travail de Pablo Picasso, «le plus grand céramiste du 20e siècle», selon lui. − Acadie Nouvelle: Vincent Pichard
Léopold L. Foulem admire beaucoup le travail de Pablo Picasso, «le plus grand céramiste du 20e siècle», selon lui. − Acadie Nouvelle: Vincent Pichard
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