Des artistes de partout au Canada pour le Grand Tintamarre de Caraquet
Des artistes de plusieurs communautés à travers le Canada vivront leur premier Grand Tintamarre mardi. Ils porteront sur leur dos dix marionnettes géantes, qui représentent un personnage par province, une première pour l’évènement de Caraquet.
Quand on entre dans l’édifice de l’ancienne quincaillerie de la coopérative de Caraquet, on remarque immédiatement les dix immenses marionnettes au visage expressif qui reposent appuyées contre le mur.
À côté, des tables ont été installées. Des artistes aux vêtements tachés de peinture restent concentrés sur leur travail malgré les cris des enfants qui participent à une activité au fond de la grande salle.
Parmi les gobelets de café et les matériaux divers, des oiseaux emblématiques de chaque province prennent forme. Ils seront intégrés aux dix grands escogriffes, qui représentent un personnage historique par province.
UN MALÉCITE POUR REPRÉSENTER LE N.-B.
Cyril Sacobie, un sculpteur originaire de la Première Nation malécite de Kingsclear, à l’ouest de Fredericton, confectionne une mésange à tête noire. Elle sera posée sur l’épaule de Valentin Landry, fondateur du journal acadien l’Évangéline.
«Je ne le connaissais pas, c’est nouveau pour moi, c’était une surprise de le découvrir. Et j’adore les surprises. Je suis en train d’en apprendre plus» dit l’artiste, qui a été choisi pour représenter le NouveauBrunswick.
Ce sera le premier Grand Tintamarre pour le Malécite, qui en est à sa deuxième visite à Caraquet.
«J’adore ça. Les gens sont amicaux et faciles à vivre. Et je trouve que la barrière de la langue n’est pas aussi pire que je l’imaginais», raconte-t-il.
UNE PREMIÈRE PROCESSION DU GENRE
Cyril Sacobie fait partie des dix artistes sélectionnés dans chaque province. Ils sont arrivés il y a quelques jours à Caraquet d’aussi loin que de la Saskatchewan ou de la Colombie-Britannique.
Ils porteront les marionnettes de cinq mètres sur leur dos au Grand Tintamarre du 15 août. C’est la première fois qu’il y aura une telle procession.
Parmi les personnages, on retrouve Louis Riel pour représenter le Manitoba, le navigateur Joshua Slocum pour la Nouvelle-Écosse et la militante pour les droits des femmes Thérèse Casgrain pour le Québec.
Philip Benoit, portera Pauline Johnson sur son dos, une poète de l’Ontario. L’homme originaire de Caraquet vit dans cette province depuis une dizaine d’années.
«Pour moi, c’est une façon de contribuer à mon petit coin de pays. Je retourne chez moi et je peux participer à quelque chose», confie-t-il.
«Nous avons choisi les personnages en fonction de leur physionomie et de leur histoire. Ce sont des gens qui ont marqué à leur façon l’histoire du Canada», raconte Pauline Dugas, qui a dirigé le projet en collaboration avec Bernard Dugas.