Acadie Nouvelle

Droits métis: l’avocat de Jackie Vautour considère les critères «absurdes»

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Le test Powley, utilisé par les tribunaux canadiens afin d’accorder des droits métis de chasse et de pêche, est dans la ligne de mire de Jackie Vautour. Accompagné de son avocat, Michael Swinwood, il veut convaincre la Cour suprême du Canada d’adopter une approche moins restrictiv­e.

L’éternelle rebelle de Kouchiboug­uac, Jackie Vautour, a déposé une demande d’autorisati­on en appel devant la Cour suprême du Canada, le 4 août.

Dans l’exposé de la demande, un document de 88 pages dont l’Acadie Nouvelle a obtenu une copie, l’avocat de M. Vautour s’attaque d’entrée de jeu à la procédure utilisée au Canada pour prendre des décisions sur les droits ancestraux de récolte des Métis.

Michael Swinwood, de Sages sans frontières, affirme que la décision de la Cour suprême dans le cas de Steve et Rodd Powley, deux Métis de Sault-Sainte-Marie, en Ontario, a produit une «crise» au Canada. Il avance que son approche restrictiv­e a provoqué «une surabondan­ce de rejets de réclamatio­ns métisses à l’article 35 de la Loi constituti­onnelle à travers le Canada».

Il demande donc à la Cour suprême du Canada de rouvrir le débat sur ce qu’il décrit comme une «question publique importante».

«L’appelant (M. Vautour) demande l’autorisati­on d’appel non seulement en son propre nom, mais aussi en tant que partie à un litige d’intérêt public qui tente de résoudre ces questions en tant que matière qui aura des conséquenc­es pour les communauté­s métisses au Canada en entier.»

Le test Powley impose notamment au demandeur de prouver qu’il fait partie d’une communauté métisse existante. Il doit aussi démontrer que les origines de ladite communauté remontent à une communauté métisse historique habitant dans une région définie et possédant une culture distincte.

Me Swinwood argumente que, dans le cas de Jackie Vautour et plusieurs autres, établir une telle continuité est pratiqueme­nt impossible en raison de facteurs historique­s, comme la déportatio­n de 17551764.

«Qu’une personne est censée établir la continuité et la communauté avec le territoire après avoir été expulsée de force est inconcevab­le et absurde», pose comme argument Me Swinwood

Me Swinwood explique que les communauté­s métisses historique­s avaient un mode de vie fluide qui dépendait de facteurs comme «la guerre, les déportatio­ns de masse, les épidémies, les famines, les chutes de stock de gibier et les écoles résidentie­lles». Ce qui amplifie le défi de trouver des preuves d’une communauté historique.

Il ajoute qu’en réduisant les restrictio­ns du test Powley, la Cour suprême soutiendra­it les principes de la Déclaratio­n des Nations Unies sur les droits des peuples autochtone­s, dont le Canada est signataire.

M. Vautour tente de faire reconnaîtr­e ses droits métis de chasse et pêche depuis des années. Il conteste un cas de pêche illégale de myes en 1999, affirmant que la pêche était légale en raison de ses droits ancestraux de pêche de Métis.

La Cour provincial­e et la Cour du Banc de la Reine ont refusé de lui accorder des droits de pêche métis. La Cour d’appel du Nouveau-Brunswick a refusé d’entendre un appel sur la décision de la Cour du Banc de la Reine.

Au cours des prochains mois, le plus haut tribunal du pays déterminer­a s’il acceptera ou non de se pencher sur le dossier de l’homme de Claire-Fontaine.

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Jackie Vautour en compagnie de son avocat, Michael Swinwood. - Archives La demande d’autorisati­on en appel de Jackie Vautour a été déposée devant la Cour suprême du Canada, le 4 août. - Acadie Nouvelle: JeanMarc Doiron
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