Charlottesville: le FBI lance une enquête de droits civiques
Les autorités fédérales ont lancé une enquête de droits civiques relativement au geste d’un automobiliste qui a foncé sur une foule qui manifestait contre un rassemblement de suprémacistes, à Charlottesville, en Virginie, tuant une femme âgée de 32 ans et en en blessant près d’une vingtaine d’autres.
Le FBI a indiqué par communiqué tard samedi qu’il rassemblait les faits et recueillait les éléments de preuve. Un homme de 20 ans originaire de l’Ohio, James Alex Fields, a été arrêté et accusé sous plusieurs chefs dont un de meurtre au deuxième degré puisqu’il aurait foncé samedi avec son véhicule sur une foule de contre-manifestants. Il pourrait aussi faire face à des accusations fédérales, dépendant des conclusions de l’enquête du FBI.
Le maire de Charlottesville, Mike Signer, a parlé en entrevue dimanche à NBC d’une «attaque terroriste» ayant utilisé une voiture comme arme. M. Signer a soutenu que les affrontements violents entre des suprémacistes blancs et des contremanifestants résultent des divisions politiques croissantes aux États-Unis, décriant «une grossièreté triste et regrettable» dans le milieu politique.
Trois personnes sont mortes et des dizaines d’autres blessées dans le cadre de ce qui aurait constitué le plus grand rassemblement de suprémacistes blancs en au moins dix ans pour s’opposer à la décision de la Ville de retirer une statue de Robert E. Lee, le commandant en chef de l’armée sudiste pendant la Guerre civile américaine. Les autres personnes décédées sont deux membres de la police de l’État de Virginie dont l’hélicoptère dans lequel ils prenaient place s’est écrasé.
La réaction du président américain Donald Trump à ces violences a provoqué de nombreuses critiques, car M. Trump a déclaré que «plusieurs camps» en étaient responsables.
En conférence de presse, le président des États-Unis a condamné «en les termes les plus forts» ce qu’il a qualifié de «démonstration odieuse de haine, de sectarisme et de violence». Il a prôné un retour à la loi et à l’ordre.
M. Trump n’a pas répondu aux questions des journalistes demandant s’il rejetait le soutien de suprémacistes blancs à son endroit ou s’il estimait que le véhicule ayant foncé dans la foule était un exemple de terrorisme intérieur.
Des membres de l’équipe de M. Trump ont affirmé sur les ondes d’émissions d’information, dimanche, que la Maison-Blanche condamnait les suprémacistes blancs, mais plusieurs républicains ont demandé de l’entendre de M. Trump.
Le sénateur républicain Orrin Hatch a dit: «Nous devons appeler le mal par son nom. Mon frère ne s’est pas sacrifié en combattant Hitler pour que les idées nazies ne soient pas défiées.»
Le sénateur Marco Rubio a écrit qu’il n’y a «rien de patriotique chez les #Nazis, #KKK ou #WhiteSupremacists», disant que ces groupes sont «tout à fait contraires» à ce que souhaitent représenter les États-Unis.
Dimanche, la Maison-Blanche a publié un communiqué cherchant à élargir la portée des propos de M. Trump. «Le président a affirmé de manière très forte (samedi) qu’il condamne toutes les formes de violence, de sectarisme et de haine, et bien sûr, cela inclut les suprémacistes blancs, le KKK, les néo-nazis et tous les groupes extrémistes. Il a appelé à l’unité nationale et au rassemblement de tous les Américains», selon un porte-parole de la Maison-Blanche.