Acadie Nouvelle

BATHURST: EXPLOSION À BORD D’UN BATEAU

Trois hommes ont été secourus au large de Bathurst après l’incendie de leur bateau

- beatrice.seymour@acadienouv­elle.com @BSeymour_AN

Il s’en est fallu de peu pour que le dénouement de la sortie de pêche aux maquereaux de Roger Morais, propriétai­re de la poissonner­ie sur roues de Beresford, tourne au tragique. Lui et deux membres de sa famille ont sauté par-dessus bord lorsque leur bateau a pris feu, samedi soir, au large de Bathurst.

Le trio était parti pêcher à la sortie du havre de Bathurst.

Les pêcheurs venaient tout juste de remettre leur moteur en marche pour regagner la rive lorsqu’ils ont entendu une explosion dans le bateau de plaisance de six mètres, vieux de près de 30 ans, de Roger Morais.

Pris de panique, les trois hommes ont tenté d’éteindre les flammes avec l’eau des seaux de poissons. Mal leur en a pris.

«Nous avions un extincteur sur le bateau, mais c’est arrivé assez vite et les flammes étaient tellement hautes... On paniquait. On essayait de sauver notre vie», raconte le propriétai­re du commerce Fish on Wheels à Beresford.

Son frère Raymond et le fils de sa conjointe, Kyle, se sont jetés à l’eau. Roger Morais a passé un rapide coup de fil à sa compagne, avant de les imiter, en laissant son cellulaire dans l’embarcatio­n.

«J’ai juste dit à ma femme que le bateau est en feu, d’appeler le 911 et où nous étions. Ensuite, j’ai sauté, car le bateau aurait pu exploser de nouveau. Le réservoir était plein d’essence. J’ai pensé “the

hell with the boat”, laisse-le brûler.» Les trois hommes sont demeurés ensemble pendant toute leur mésaventur­e. Ils espéraient que la lampe que l’un deux portait sur le front les aiderait à être repérés.

Le cauchemar aurait facilement pu tourner au drame puisqu’un des trois pêcheurs ne portait pas de gilet de sauvetage.

«Le mien était resté dans mon autre bateau donc j’en avais mis un d’enfant, raconte Roger Morais. Pour moi, c’était mieux que rien. Le jeune en portait un, mais pas mon frère. Il y avait des gilets de sauvetage neufs encore dans le plastique, mais il ne les a pas vus dans la panique. Il a juste pogné une planche et c’est elle qui a sauvé sa vie.»

Les pompiers de Bathurst ont été alertés que des pêcheurs étaient en détresse vers 21h30.

«Les membres de l’équipe de sauvetage ont répondu avec le bateau à partir de la plage Youghall. L’informatio­n du répartiteu­r durant ce temps indiquait que les trois occupants du bateau avaient dû sauter à l’eau pour échapper aux flammes. Le répartiteu­r a avisé la marine côtière afin d’aider à l’interventi­on. Le bateau de sauvetage du départemen­t de Beresford ainsi qu’un bateau de pêche mandaté par la garde côtière sont venus prêter main-forte à notre départemen­t afin de localiser les trois hommes», a relaté le service d’incendie de Bathurst sur sa page Facebook.

Pour les trois rescapés, le sauvetage a semblé durer une éternité.

«On les voyait faire le tour du bateau. On s’était éloignés, mais on essayait de rester assez proche pour qu’ils nous trouvent. On avait essayé de nager jusqu’à la bouée rouge, la dernière (à la sortie du chenal) pour l’agripper, mais on n’avançait pas parce qu’il y avait du courant.»

Les trois rescapés ont été amenés à l’hôpital. Roger Morais s’en est tiré avec quelques plaies au visage et aux jambes. Les autres s’en sont sortis indemnes.

«Je n’avais pas peur parce que j’avais fait un appel. J’avais seulement peur que mon frère cale dans l’eau. J’avais aussi peur que ma femme pogne une attaque de coeur sur le bord.»

C’est à cause d’elle qu’il n’a pas voulu retourner taquiner le maquereau le lendemain. Sauf qu’il n’a pas l’intention de laisser cette histoire l’éloigner de l’eau et possédant une autre embarcatio­n, il prévoit une sortie en mer lundi soir.

«Ça commençait à sentir l’essence et quand nous avons commencé à en parler, ç’a fait boum. Le couvercle du moteur a volé comme 20 pieds en l’air», se souvient-il. «On trouvait le temps long. Je dirais que nous sommes restés une heure et demie dans l’eau. Je disais à mon frère et au jeune de rester calmes. Ils commençaie­nt à devenir frustrés parce qu’ils trouvaient que les secours prenaient du temps à arriver. Je savais qu’ils n’arrêteraie­nt pas de nous chercher avant de nous trouver», confie M. Morais, qui n’a pas de certitudes sur l’origine du feu.

 ??  ??
 ??  ?? Un des bateaux de Roger Morais a pris en feu samedi soir. M. Morais, son frère et son beau-fils l’ont échappé belle. - Acadie Nouvelle: Béatrice Seymour
Un des bateaux de Roger Morais a pris en feu samedi soir. M. Morais, son frère et son beau-fils l’ont échappé belle. - Acadie Nouvelle: Béatrice Seymour
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada