D’incroyables retrouvailles au tintamarre de Shediac
Pour des proches trop longtemps séparés, la fête nationale de l’Acadie a un goût tout particulier: c’est le jour des retrouvailles.
Une foule multicolore s’était donné rendez-vous devant la Maison historique PascalPoirier de Shediac. À 18h, le cortège a défilé dans la rue Main à grand renfort de sifflets et de trompettes.
Les marcheurs ont poursuivi leur parcours jusqu’au parc Pascal-Poirier sous le regard amusé de touristes américains.
L’heure est à la fête pour Andréa Léger et Bettina Lagacé. Les deux soeurs ont été séparées pendants plusieurs décennies et les voilà réunies pour leur premier 15 août!
Élevée par ses parents adoptifs dans la région de Cocagne, Andréa Léger ignorait qu’elle avait une soeur. Ce n’est qu’à 59 ans, qu’elle a appris qu’une certaine Bettina Lagacé, de la région de Montréal, est née de la même maman acadienne.
«Elle m’a cherchée toute sa vie et ne m’a trouvée que l’année dernière», raconte Andréa, le sourire jusqu’aux oreilles.
«La rencontre a été très émotionnelle, on a pleuré à chaudes larmes...»
Les soeurs ont commencé la journée en partageant un râpé acadien traditionnel avant d’enfiler toutes les deux le costume d’Évangéline.
«Ce matin, j’avais des frissons partout, confie Andréa. Un tintamarre avec ma soeur: quel beau cadeau de joie et d’espérance!»
PREMIER TINTAMARRE
Originaire de Moncton, Clarence Breau a participé l’an dernier à son premier tintamarre. Pour cet Acadien exilé en Alberta depuis 37 ans, c’était l’occasion de retrouver son frère Roger installé dans la région de Shediac.
«Quand on était plus jeunes, on n’était pas exposé à ça, se souvient-il. C’est une journée pour montrer nos racines, c’est bon de voir que les jeunes apprennent l’héritage acadien.»
«Dans ma jeunesse à Moncton on ne s’affichait pas, renchérit Roger Breau. C’était plus une fête catholique. Maintenant, le monde nous reconnait, c’est accepté et on n’a pas peur de se déguiser pis de faire du bruit!»
Un peu plus loin, trois soeurs se complètent pour former le drapeau acadien. Le bleu pour Suzanne Robichaud, le blanc pour Charline Gautreau et le rouge pour Benoite Bourque Landry.
Masque sur le visage et plumes dans les cheveux, Benoite retrouve ses soeurs chaque 15 août. Elle n’aurait raté cette journée pour rien au monde.
«On est là pour montrer qu’on est fières de notre histoire. Les Anglais n’ont pas pu nous chasser, on est là pour rester!»