Acadie Nouvelle

Freeland et Tillerson condamnent les violences alimentées par la haine

Les ministres des Affaires étrangères du Canada et des États-Unis ont condamné conjointem­ent les violences alimentées par le racisme à Charlottes­ville, en Virginie. Chrystia Freeland a même ajouté que les gens ont la responsabi­lité de dénoncer de tels act

- Alexander Panetta La Presse canadienne

Au milieu de la fureur déclenchée par les événements, et par la gestion du président Donald Trump, Chrystia Freeland et Rex Tillerson ont profité de leur rencontre pour prendre position publiqueme­nt, mercredi.

Mme Freeland, qui est à Washington pour le début officiel des pourparler­s sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), a rendu visite au secrétaire d'État américain dans son bureau.

Le secrétaire d'État a été le premier à aborder le sujet. Devant les journalist­es présents, M. Tillerson a d'abord souligné que le Canada et les États-Unis sont des amis proches avec des valeurs communes notamment la liberté et la tolérance.

Il a dit vouloir ajouter sa voix aux condamnati­ons relativeme­nt aux événements en Virginie, où des suprémacis­tes blancs se sont réunis et une contre-manifestan­te antiracism­e a été tuée lorsqu'une voiture a foncé dans une foule. «Il n'y a tout simplement pas de place pour cela dans le discours public», a tranché M. Tillerson.

Mme Freeland a présenté ses condoléanc­es, en plus de ce qu'elle a qualifié de condamnati­on sans équivoque du racisme haineux.

La ministre des Affaires étrangères du Canada a affirmé qu'il était important de se prononcer publiqueme­nt contre les actes haineux — contre lesquels le Canada, a-t-elle souligné, n'est pas immunisé, rappelant la récente attaque dans une mosquée de Québec.

Les deux ministres ont ignoré des journalist­es leur demandant en haussant le ton s'ils étaient en accord avec la manière controvers­ée du président Donald Trump de commenter ces événements.

Le président Trump a d'abord blâmé les deux camps de protestata­ires, puis, quelques jours plus tard, a dénoncé sans réserve les suprémacis­tes blancs, avant d'exprimer ses regrets de voir les médias ne pas lui accorder de crédit, puis finalement revenir à blâmer les deux camps.

L'incident a laissé le président encore plus isolé, de nombreux membres de son propre parti ayant condamné son comporteme­nt. Le départ d'importants hommes d'affaires de son équipe de conseiller­s économique­s l'a forcé à dissoudre le comité, mercredi. Il a aussi provoqué de la colère. À l'extérieur du Départemen­t d'État, un chauffeur de taxi nommé Lajuan Edwards s'emportait dans une émission de radio, mercredi. Il a dit sentir une douleur réelle en voyant ce qui se passe dans son pays.

Il dit voir l'élection de Donald Trump, et son comporteme­nt, comme un contrecoup raciste en réaction au fait d'avoir eu un président noir pendant huit ans.

«J'ai un sentiment horrible. C'est comme une gifle dans mon visage», a confié l'homme d'origine afro-américaine.

«Je ne peux pas croire que cela s'est produit. Nous sommes passés du premier président noir à cela. C'est comme s'ils avaient dit: “Vous l'avez eu votre président noir. Maintenant, reprenez votre place”.»

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Chrystia Freeland et Rex Tillerson, mercredi, à Washington. − Associated Press: Susan Walsh

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