Alcool au volant: le Nouveau-Brunswick veut serrer la vis
Fredericton veut faire du NouveauBrunswick «l’une des administrations les plus sévères» au pays en matière d’alcool au volant.
Le gouvernement provincial compte changer d’ici le 1er novembre une série de règlements pour punir plus sévèrement les conducteurs aux facultés affaiblies.
Les modifications prévues permettront notamment l’inscription des suspensions de permis de conduire à court terme au dossier des conducteurs avec un taux d’alcoolémie de 0,05 à 0,08.
Les sanctions lors d’une suspension à court terme deviendront également progressivement plus lourdes pour ceux qui se font prendre plus d’une fois avec un taux d’alcoolémie de 0,05 à 0,08.
La suspension à court terme est un mécanisme différent du processus criminel qui lui peut résulter en incarcération pour les conducteurs avec 8 mg d’alcool ou plus par 100 ml de sang.
Le gouvernement veut aussi rendre obligatoire l’utilisation d’antidémarreurs avec éthylomètre pour ceux qui souhaitent récupérer leur permis de conduire après avoir dépassé la limite légale de 0,08.
Les frais pour les conducteurs fautifs qui souhaitent retrouver leur permis devraient aussi quadrupler pour atteindre 230$.
Fredericton veut aussi mettre en oeuvre un programme pour confisquer les véhicules des conducteurs avec facultés affaiblies.
Les modifications proposées aux règlements seront soumises aux commentaires du public sur le site web du gouvernement jusqu’au 14 septembre.
«La conduite avec les facultés affaiblies demeure l’une des principales causes d’accidents mortels évitables sur les routes du Nouveau-Brunswick», rappelle le vice-premier ministre, Stephen Horsman.
«Une fois entrées en vigueur, les modifications proposées à ces règlements permettront à notre province d’être l’une des administrations les plus sévères en matière de conduite avec facultés affaiblies.»
Fredericton avait déjà annoncé son intention de resserrer les règles contre la conduite en état d’ébriété en décembre 2015.
«La recherche et la pratique dans d’autres administrations montrent que de telles sanctions et dispositions législatives en matière de conduite avec facultés affaiblies contribuent grandement à réduire le taux de cas de conduite avec facultés affaiblies, à sauver des vies et à prévenir des blessures», selon le directeur général de MADD Canada, Andrew Murie.
Les changements aux règlements provinciaux ne sont pas liés à la proposition d’Ottawa qui songe à modifier le Code criminel pour réduire le taux d’alcoolémie pour la conduite de 0,05 à 0,08.
La ministre canadienne de la Justice, Jody Wilson-Raybould, consulte ses homologues canadiens ces jours-ci en vue de modifier le Code criminel.
Selon la ministre, la limite actuelle a été établie à la lumière de résultats de recherches selon lesquels «le risque d’être impliqué dans un accident de la route mortel était deux fois plus élevé à ce taux d’alcoolémie» (0,08).
Toutefois, «des recherches plus récentes indiquent que les données initiales avaient sous-estimé ce risque».