Guérir les commotions cérébrales grâce aux jeux vidéos
Les motifs qui ont mené Hayley Wickenheiser à soutenir le développement de jeux vidéos pouvant aider à traiter les commotions cérébrales lui sont chères. Donna Spencer
La quadruple médaillée d’or olympique au hockey féminin se souvient des étourdissements et des nausées qu’elle a ressentis lorsqu’elle a été frappée lors d’un match dans une ligue professionnelle de la Suède, en 2008.
Wickenheiser a également été témoin de la détérioration de son ami et ancien joueur de la LNH Steve Montador, qui a été diagnostiqué, après sa mort en 2015, avec une encéphalopathie traumatique chronique (ETC).
Le ETC est une forme d’affection cérébrale progressant vers les maladies neurodégénératives. Les médecins croient que cette condition aurait un lien avec les commotions cérébrales.
Wickenheiser copréside le comité consultatif chez Highmark Interactive, une compagnie thérapeutique oeuvrant dans le numérique, à Toronto. L’entreprise développe des jeux vidéos afin de diagnostiquer et traiter les commotions cérébrales ou toutes autres lésions cérébrales.
Elle est entourée de l’ancien capitaine des Devils du New Jersey, Bryce Salvador, du planchiste Mark McMorris et du directeur de la science des sports chez les Penguins de Pittsburgh, Andy O’Brien.
«Tous les gens impliqués dans ce projet ont une certaine connexion avec les traumatismes crâniens, a dit Wickenheiser. De perdre Steve Montador, qui était l’un de mes meilleurs amis... Il était atteint du ET, ce qu’on a appris après sa mort. Je l’ai regardé se dégrader au fil des ans, et lorsqu’il est décédé, je me suis dit : ‘’Y’a-t-il un moyen de l’honorer?’’... quelque chose qui serait perpétué et qui pourrait aider les autres.»
Highmark s’apprête à lancer ses jeux sur le marché d’ici 12 à 18 mois, selon le fondateur, le Dr Sanjeev Sharma.
«Notre thèse fondamentale se situe entre la neuroplasticité, lorsque le cerveau se guérit seul, et l’utilisation adéquate des jeux vidéos et les stimulus que ces jeux fournissent au cerveau. Nous croyons que nous pouvons fabriquer un jeu qui permettra à un individu, ayant subi une commotion ou des lésions cérébrales, de guérir plus rapidement, plus facilement et de meilleure façon, a expliqué Sharma. Nous ne voulons pas remplacer les physiciens ou les cliniciens. Nous souhaitons simplement leur donner des outils afin d’augmenter les capacités de diagnostic.»
Le remède traditionnel, dans le cas d’une commotion cérébrale, a toujours été d’éliminer l’activité physique et de limiter les stimuli sensoriels, jusqu’à ce que le cerveau récupère totalement. De nouvelles recherches suggèrent qu’un peu d’activité physique contribuerait à la récupération.