«IL Y A EU DES MANQUEMENTS»
Augmenter le financement accordé aux services d’urgence, établir en amont un plan d’intervention rapide et efficace en cas de situation de crise exceptionnelle et inciter la population à équiper les maisons de détecteurs de monoxyde de carbone, telles sont quelques-unes des 51 recommandations émises par la greffière du Conseil exécutif et cheffe de la fonction publique en vue d’une autre tempête hivernale aux lourdes conséquences.
Judy Wagner a publié, vendredi, son rapport d’analyse sur la crise du verglas qui a marqué le début de l’année, en particulier dans la Péninsule acadienne.
Le document édité en anglais et en français fait 185 pages dans lesquelles son auteure retrace le déroulement des opérations, pointe les défaillances et exprime le ressenti des sinistrés interrogés lors de rencontres publiques.
«Il y a eu des manquements dans la préparation de nos interventions et dans notre manière de communiquer nos informations aux gens. Heureusement, les réseaux sociaux nous ont aidés pour ce dernier point», confie la greffière du Conseil exécutif et cheffe de la fonction publique.
Associée à cette démarche, Énergie NB a également tiré des enseignements de cette crise sans précédent.
«Il faut nous tenir prêts, nous connaîtrons d’autres tempêtes majeures. À Énergie NB, nous avons fait des erreurs, notamment dans nos estimations du retour du courant», reconnaît Gaëtan Thomas, le président-directeur général de la société de la Couronne.
En misant sur le développement des compteurs intelligents, il espère remédier au problème, à l’avenir. Énergie NB a aussi décidé de rehausser ses normes «pour éviter l’effet cascade causé par les tempêtes».
«Plus de 600 poteaux sont tombés», rappelle le responsable.
Concrètement, cela va se traduire par une série de travaux qui seront entamés cet automne. Dans les régions considérées à risque, l’ancrage des poteaux dans le sol sera amélioré. Des traverses en bois vont être remplacées par des traverses en métal.
Le gouvernement a pris connaissance du rapport vendredi, le jour de sa parution.
«Nous prenons ces recommandations très au sérieux. Nous allons les mettre en place le plus tôt possible. Certaines seront faciles à faire, d’autres demanderont plus de temps», suppose Denis Landry.
Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique souligne qu’il est de la responsabilité de chacun de prendre ses dispositions.
«Cela vaut pour moi aussi. Est-ce que je suis prêt à affronter de nouveau une telle tempête? À moitié seulement, j’en ai conscience. J’ai fait installer chez moi un détecteur de monoxyde de carbone, mais ce n’est pas suffisant.»
L’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick veillera à ce que le gouvernement applique les recommandations du rapport. En particulier celles concernant l’aide apportée aux DSL.
Au pire de la crise, des résidants de ces districts se sont sentis abandonnés par les autorités. Tant et si bien que des initiatives privées ont pallié l’absence de services pour eux.
«C’est un bon rapport, mais je doute qu’il se transforme en résolutions concrètes. Ce n’est pas la première fois qu’on attend des actes et qu’on ne les voit pas venir», déclare Luc Desjardins, le président de l’association.