AMÉLIE AKERLEY NE SERA PAS MORTE EN VAIN
Amélie Akerley ne sera pas morte en vain. C’est ce que promet sa mère, Céline Ouellette, qui compte aider les communautés du Restigouche-Ouest à obtenir une meilleure couverture du service ambulancier.
Céline Ouellette a le coeur gros en ce vendredi matin. Elle doit aller faire un geste que tout parent espère n’avoir jamais à faire, s’occuper des préparatifs funéraires de son enfant. Dans son cas, il s’agit de sa grande fille, Amélie, âgée de 14 ans à peine, décédée le 15 août des suites d’un accident de la route survenu quatre jours plus tôt.
«C’est une véritable tragédie, il n’y a pas de mot pour décrire ce que je ressens. Ça fait une semaine que je pleure. Ce n’est pas juste ce qui est arrivé», a-t-elle confié au journal.
Car au-delà de la peine, Mme Ouellette est également remplie de colère et d’incompréhension. Elle est persuadée qu’une intervention ambulancière plus rapide aurait pu sauver sa fille.
«Un accident, ça peut arriver à tout le monde et on n’y peut rien. Par contre, on parle ici de livraison de services adéquats. Il y a eu des manquements quelque part», rage-t-elle.
Ce qu’on lui rapporte, c’est qu’entre l’appel d’urgence, l’arrivée des ambulances sur le site et le transfert à l’hôpital d’Halifax, il se serait écoulé plus de six heures et demie.
«Les médecins nous ont dit qu’il y avait beaucoup de dommages au cerveau et ils ont confirmé que c’était dû, en bonne partie, au temps que ç’a pris pour la transporter jusqu’à l’hôpital. On aurait donc peut-être pu sauver ma fille. Au lieu de ça, je dois aujourd’hui choisir sa tombe. C’est inacceptable et cruel», ajoute-t-elle.
Toujours selon elle, l’ambulance aurait mis 1h45 à se rendre sur les lieux de l’accident. Par la suite, de nouveaux délais seraient survenus avec l’ambulance aérienne.
«J’étais à Québec lorsqu’on m’a mis au courant de l’accident, deux heures en fait après qu’il se soit produit. J’ai immédiatement pris la route pour Saint-Léonard et je suis arrivé tout juste quelques minutes après que l’avion soit décollé. J’ose à peine imaginer l’état dans lequel était ma fille pendant tout ce temps d’attente. Elle a littéralement eu le temps de mourir à petit feu», témoigne Mme Ouellette, la voix tremblante d’émotions.
Aucune raison n’a encore été fournie à la famille en ce qui concerne la logistique ambulancière de cette journée.
«Nous avons beaucoup de questions. On veut savoir ce qui s’est fait, ce qui n’a pas été fait. C’est certain qu’on va aller chercher toutes ces informations et que nous n’allons pas laisser la mort de notre fille sans réponse», indique la mère de la jeune victime.
Mme Ouellette promet par ailleurs d’être aux côtés des communautés de Kedgwick et de Saint-Quentin dans leur combat pour obtenir une meilleure couverture sur le territoire du Restigouche-Ouest. Malgré son deuil, elle a pris soin de contacter personnellement, vendredi, la mairesse de SaintQuentin, Nicole Somers, pour lui souligner son appui à la cause.
«Je tenais à lui dire que je suis derrière elle et que je suis prête à participer à la rencontre avec le gouvernement afin qu’ils voient le résultat de leurs décisions. En mon nom personnel et au nom de ma fille, je vais pousser jusqu’au bout pour qu’une telle tragédie n’arrive plus à personne d’autre dans cette région. Le nom de ma fille, ils vont l’entendre», promet-elle.
FONDS SPÉCIAL
Au cours des dernières heures, une campagne de sociofinancement a vu le jour au nom d’Amélie, une initiative d’une de ses cousines. Le but est d’amasser un montant de 10 000 $. La moitié de ces fonds serviront à établir une fondation destinée à remettre des bourses d’études à l’école qu’elle fréquentait (Grande-Rivière à Saint-Léonard). L’autre moitié est destinée à la famille de la jeune victime afin de l’aider dans cette période difficile.
«Tout le monde connaissait Amélie. C’était une jeune femme avec un très grand coeur. Je suis persuadée qu’elle serait très touchée par cette initiative, de savoir qu’on remet de bourses d’études en son nom aux enfants de son école», exprime Mme Ouellet.
En moins de 24h, plus de la moitié de la somme avait été recueillie.