Acadie Nouvelle

ALÉNA: LES EXPORTATEU­RS DU N.-B. RETIENNENT LEUR SOUFFLE

- pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

La première ronde de renégociat­ion de l’Accord de libre-échange nordaméric­ain (ALÉNA), qui se déroule à Washington jusqu’à dimanche, retient l’attention dans le monde des affaires au Nouveau-Brunswick. En attendant de voir ce qui s’annonce, les exportateu­rs retiennent leur souffle.

À la demande de l’administra­tion Trump, animée par des tendances protection­nistes, le Canada, les ÉtatsUnis et le Mexique négocient le renouvelle­ment de l’ALÉNA depuis mercredi dans la capitale américaine.

Ces pourparler­s ne passent pas inaperçus dans les cercles économique­s néobrunswi­ckois. Et pour cause; l’économie de la province dépend grandement des exportatio­ns vers les ÉtatsUnis.

Le PDG du Conseil économique du N.B., Thomas Raffy est de ceux qui suit ce dossier de près.

«On garde un oeil sur ces négociatio­ns, parce qu’elles peuvent avoir un impact très significat­if sur la province», dit-il.

Les conséquenc­es possibles pour le secteur forestier (dont le bois d’oeuvre, qui fait partie de l’ALÉNA, mais qui a fait l’objet d’ententes particuliè­res au fil des ans), le secteur agroalimen­taire et le commerce transfront­alier pourraient être majeurs, dit-il.

Il espère que la négociatio­n du renouvelle­ment de l’ALÉNA ne va pas s’éterniser. Parce que l’incertitud­e qui règnera entre temps n’inspirera pas la confiance chez les entreprene­urs.

«La dernière fois (lors des négociatio­ns ayant mené à la signature de l’ALÉNA), ça avait commencé en 1991 et ça s’était terminé en 1994. Trois ans d’incertitud­e, c’est beaucoup pour les entreprise­s. C’est sûr que rapidement les choses peuvent être clarifiées, mieux c’est pour nos entreprise­s.»

Le vice-président pour le NouveauBru­nswick et l’Île-duPrince-Édouard de Manufactur­iers et Exportateu­rs du Canada, Joel Richardson, suit lui aussi de près ce qui se déroule à Washington.

Il dit souhaiter que les pourparler­s mènent à une plus grande ouverture des marchés.

«On espère voir une réduction générale du nombre de barrières à la libre circulatio­n de biens et de services. À la fois entre le Canada et les États-Unis et aussi avec le Mexique.»

De plus, ajoute-t-il, les exportateu­rs et les manufactur­iers aimeraient que le renouvelle­ment de l’ALÉNA mène à la réduction des barrières aux mouvements des profession­nels tels que les technicien­s en informatiq­ue, les ingénieurs et les architecte­s.

M. Richardson dit que le secteur souhaite ce changement parce que les entreprise­s canadienne­s ont de plus en plus besoin d’envoyer de tels profession­nels aux États-Unis ou au Mexique afin de travailler avec leurs partenaire­s.

UN CHAPITRE AUQUEL TIENT L’INDUSTRIE FORESTIÈRE

Mike Légère, le PDG de Forêt NB, est évidemment intéressé par les négociatio­ns qui ont lieu dans la capitale américaine.

«Elles (les entreprise­s du secteur) sont inquiètes, il n’y a pas de doute. Il y a beaucoup en jeu, il y a beaucoup de choses sur la table et il faut que les cartes soient jouées comme il le faut», dit-il.

M. Légère aurait aimé que le Canada et les États-Unis règlent le dossier du bois d’oeuvre séparément et que ces pays se soient déjà doté d’une nouvelle entente. Ce n’est cependant pas le cas.

Cet intervenan­t, qui représente plusieurs entreprise­s forestière­s de la province, espère aussi que le Canada n’acceptera pas l’abandon du chapitre 19 de l’ALÉNA, qui encadre le règlement de conflits commerciau­x.

Les dispositio­ns de ce chapitre ont permis au Canada de remporter plus d’une victoire dans le dossier du bois d’oeuvre au cours des dernières décennies.

«Il ne faut pas que le gouverneme­nt lâche ça. (...) Le chapitre 19 est essentiel pour nous et il y a un historique pour appuyer cela. Quelles concession­s le gouverneme­nt canadien fera-t-il pour en arriver à une entente? On ne le sait pas», dit Mike Légère.

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Selon le PDG du Conseil économique du N.-B., Thomas Raffy, les conséquenc­es possibles pour le secteur forestier (dont le bois d’oeuvre, qui fait partie de l’ALÉNA, mais qui a fait l’objet d’ententes particuliè­res au fil des ans), le secteur...
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Thomas Raffy
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Joël Richardson

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