Le presbytère de Saint-Sauveur menacé de démolition
L’église de Saint-Sauveur a reçu l’autorisation de démolir son presbytère, a appris l’Acadie Nouvelle. Si le bâtiment ne trouve pas preneur, les travaux iront de l’avant. Anne-Marie Provost
Cela fait plus de cinq ans qu’une affiche «À vendre» a été installée sur le presbytère de Saint-Sauveur, dans la Péninsule acadienne.
Mais l’église n’a jamais trouvé preneur, même sans rien demander en retour.
L’obligation de déménager le presbytère coûte cher et a fait reculer les acheteurs potentiels.
Le père Jean-Marc Guérette, qui gère la paroisse, explique que le déménagement est nécessaire.
«La Commission d’aménagement de la Péninsule Acadienne impose certaines conditions. Nous n’avons pas assez de terrain pour que ça devienne une maison privée, ce n’est pas habitable. Nous sommes pris, nous devons déménager le bâtiment ou le démolir», dit-il.
L’église de Saint-Sauveur a envoyé une demande au printemps dernier au Diocèse de Bathurst pour avoir la permission de démolir le presbytère. La demande a été approuvée.
Le presbytère est vide depuis au moins dix ans. Le père Guérette explique que c’est à la suite de la demande d’un paroissien que l’autorisation a été demandé.
«Le paroissien voulait récupérer des choses, comme le plancher de bois-franc, le foyer dans le salon, la boiserie», précise-t-il.
Celui-ci a toutefois abandonné ce projet car il ne remplissait pas les critères.
Argentine Béland, du comité de gestion de l’église, explique que les coûts d’entretien du presbytère sont relativement bas et qu’ils ont peu à voir dans la décision.
«On veut le démolir parce qu’à un moment donné si on le laisse là, il va finir par tomber», dit-elle.
Le presbytère est vieux de plusieurs dizaines d’année.
Même si elle planifie la démolition, l’église garde encore la porte ouverte à ceux qui voudraient faire quelque chose avec le presbytère.
Un paroissien avait d’ailleurs proposé d’héberger une famille de réfugiés syriens l’année dernière, mais l’idée n’a pas été accepté.
«Nous lui avons dit que c’était un beau projet personnel, mais que c’est impossible pour une paroisse comme Saint-Sauveur, avec moins de 700 habitants, de subvenir aux besoins d’une famille», explique Argentine Béland.
La démolition du presbytère ne sera pas une surprise pour la communauté, qui a perdu son école cette année.
«Les gens savent qu’il n’y a pas de projets d’avenir dans le presbytère», affirme Argentine Béland. Mais la femme n’est pas pressée d’aller de l’avant car elle est attachée au bâtiment.
«C’est quelque chose avec laquelle on a grandit, qu’on a vu là… Il y avait le magasin général en face. Quand il l’ont démoli, je n’aimais pas ça. Et le presbytère, ça va être une autre chose qu’on perd», confie-telle.