Essais olympiques: Courtney Sarault a fait jeu égal avec les meilleures
Tout s’est passé très vite. Tellement, qu’elle a pratiquement dû se pincer pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas. Mais non, elle était bien là, sur la ligne de départ avec les meilleures patineuses de courte piste au Canada. Et même si elle n’a pas réussi à décrocher un poste au sein de l’équipe nationale en vue des prochains Jeux olympiques, la NéoBrunswickoise Courtney Sarault a laissé une très belle carte de visite.
L’athlète âgée de 17 ans s’est rendue à Montréal la semaine dernière pour prendre part aux essais olympiques de patinage de vitesse sur courte piste qui se déroulaient à l’aréna Maurice-Richard.
La patineuse de Moncton n’a pas eu le temps d’être nerveuse puisque l’appel de Patinage Canada est arrivé sur le tard.
«C’est un peu quelque chose de dernière minute. J’ai eu un appel pour savoir si j’étais intéressée à participer aux essais olympiques pratiquement la veille des compétitions», raconte-t-elle en riant.
Bing bang, merci bonsoir, elle était déjà sur la glace quelques heures plus tard.
«Mon but était de garder le rythme avec les filles plus âgées. C’est une compétition féroce parce que tout le monde met le paquet pour se qualifier pour l’équipe olympique», souligne l’élève de 12e année de l’école Bernice-MacNaughton de Moncton.
Sarault ne s’est pas seulement mesurée à des patineuses plus expérimentées, mais surtout des athlètes qu’elle est habituée de voir à la télévision, comme Kim Boutin, Kassandra Bradette ou Valérie Maltais.
«C’est un peu énervant de patiner avec des athlètes d’aussi haut calibre, mais en même temps, je suis vraiment reconnaissante de la chance qu’on me donne. Ça m’apporte un beau défi, autant physiquement que mentalement. Je partage le quotidien d’olympiennes et je veux suivre leurs traces», souligne-t-elle, les yeux grands comme des huards.
«J’apprends beaucoup juste en les regardant, en étudiant leur routine et leurs méthodes d’entraînement.»
Courtney Sarault a vécu une semaine complètement démentielle avec trois courses aux 500m, 1000m et 1500m.
«Rendu à la dernière journée, on pouvait dire que toutes les athlètes étaient en train de mourir sur la glace», blague-t-elle.
Celle qui fait partie du groupe de développement de l’équipe nationale s’est dite impressionnée par le talent de la Québécoise Kim Boutin.
«Elle a remporté pratiquement toutes ses courses. C’est une fille vraiment forte. Je n’ai malheureusement pas pu me mesurer à Marianne St-Gelais parce qu’elle se remet d’une commotion cérébrale. Elle a toujours été mon idole.»
Sauf qu’elle a pu la côtoyer lors d’une compétition récente.
«On a fait un brin de jasette et elle m’a donné quelques conseils de dernière minute. J’ai vraiment apprécié ça. J’ai perdu tous mes moyens et je ne savais pas quoi lui dire!»
La jeune patineuse réalise qu’elle a encore des croûtes à manger avant de pouvoir atteindre le niveau olympique.
Mais elle est prête à se retrousser les manches.
«J’ai encore beaucoup de travail à faire, mais j’ai le sentiment que je me rapproche tranquillement de mon objectif un peu plus chaque jour», affirme-t-elle.
«Je dois travailler sur ma technique et ma posture. Je dois aussi devenir plus forte. Ça veut dire pas mal d’heures dans le gymnase à lever des poids.»
À l’automne, Courtney Sarault déménagera ses pénates dans la métropole pour poursuivre ses études à l’université.
Elle veut du même coup s’entraîner à temps plein avec l’équipe nationale de patinage de vitesse sur courte piste.
«Ça s’est bien passé dans l’ensemble. C’était un peu stressant au début, mais une fois que les compétitions ont commencé, j’étais de plus en plus à l’aise et confiante. À partir de ce moment, j’ai vraiment été en mesure de tenir mon bout face à des filles plus âgées et pas juste être une spectatrice.»