Acadie Nouvelle

Glyphosate: au tour de Miscou de demander l’interdicti­on

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Dans la foulée de Moncton, des résidants de l’île Miscou demandent au gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick d’interdire l’épandage d’herbicides sur leur territoire.

Le président du Comité de sauvegarde de l’île Miscou est inquiet des impacts possibles de l’utilisatio­n de pesticides, qui comprend des herbicides utilisés par les bleuetière­s de la région.

«Avec toute cette utilisatio­n de pesticides et de glyphosate, ils ne nous feront pas croire que ça ne se rend pas jusque dans la nappe phréatique où nous puisons notre eau», soutient Jean-Baptiste Bezeau.

Le comité a rencontré à ce sujet le ministre de l’Environnem­ent Serge Rousselle au printemps dernier, ainsi que le député local Wilfred Roussel. Des fonctionna­ires étaient également présents.

Le comité a aussi fait part de ses préoccupat­ions concernant la disparitio­n de terrains boisés pour cultiver des champs de bleuets et de camerises, dans la zone non protégée à l’entrée de l’île.

«Les bleuetière­s déjà en place depuis 10 ans, on peut vivre avec, mais les nouvelles qui sont en train d’être aménagées… Si le reste des terrains boisés est détruit, toute la faune, les oiseaux, ça va disparaîtr­e de l’île», s’inquiète Jean-Baptiste Bezeau.

Le comité réclame une révision du plan rural des îles Lamèque et Miscou, pour mieux protéger l’environnem­ent et les sources d’eau potable. On demande aussi l’interventi­on immédiate du gouverneme­nt.

«Après la réunion, j’ai dit à Serge Rousselle qu’il était urgent de décréter un arrêt provisoire afin d’instaurer un moratoire et que toute l’île soit protégée», affirme M. Bezeau. L’homme souhaite que le gouverneme­nt mette un frein au déboisemen­t le temps qu’une étude sur l’environnem­ent soit effectuée.

Il demande aussi l’interdicti­on des pesticides sur le territoire. Une présentati­on a d’ailleurs été faite aux résidants de l’île, il y a quelques mois, afin de partager leurs inquiétude­s en ce qui concerne le glyphosate.

Un porte-parole du ministère de l’Environnem­ent affirmait dans l’Acadie Nouvelle, jeudi matin, se fier aux évaluation­s de Santé Canada en ce qui concerne le glyphosate.

Santé Canada a tranché en avril dernier: le glyphosate ne présente pas de risques inacceptab­les pour la santé humaine ou l’environnem­ent lorsqu’il est bien utilisé.

Jean-Baptiste Bezeau précise que la rencontre avec les élus s’est bien passée. Mais depuis, il affirme que leurs questions sont restées sans réponses et il s’impatiente.

«On a expédié plusieurs messages, mais Serge Rousselle ne répond pas. Il n’y a pas de suivi», affirme-t-il.

De son côté, le ministère de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts locaux a confirmé par courriel avoir rencontré le comité de sauvegarde et reçu leurs messages.

Une porte-parole, Sheila Lagacé, indique que «la procédure à suivre a été expliquée au comité de nombreuses fois» et que le ministre ne peut pas intervenir à ce stade-ci.

Le Comité de sauvegarde de l’île Miscou avait envoyé une demande l’automne dernier pour réviser le plan rural des îles Lamèque et Miscou, vieux d’une vingtaine d’années. C’est à la suite de cet envoi que ses représenta­nts ont rencontré des membres du gouverneme­nt.

On souhaite un plan uniquement pour l’île Miscou et qui protège mieux l’environnem­ent. Mais 21 étapes doivent être suivies avant que des modificati­ons puissent être faites.

Selon la Commission de services régionaux de la Péninsule acadienne (CSRPA), rien n’a encore été décidé officielle­ment concernant la modificati­on du plan.

Selon la CSRPA, le Comité de sauvegarde de l’île Miscou devrait bientôt recevoir une lettre de réponse de la part du ministère.

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Jean-Baptiste Bezeau, président du Comité de sauvegarde de l’île Miscou. - Acadie Nouvelle: Anne-Marie Provost
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