Acadie Nouvelle

Une artiste canadienne poursuit IKEA et l’UNICEF pour avoir copié ses jouets

Des jouets en peluche se retrouvent au coeur d’une poursuite de plus de 22 millions $: une artiste canadienne accuse IKEA Canada et l’UNICEF d’avoir copié ses créations.

- Stéphanie Marin La Presse canadienne

L’artiste Claude Bouchard a déposé la poursuite au palais de justice de Montréal, lundi.

Elle allègue qu’IKEA Canada et une autre branche du géant suédois, Inter IKEA System, ainsi que le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) ont violé ses droits d’auteur sur des jouets uniques dont elle a créé le concept il y a des décennies.

Il s’agit de jouets en tissu reproduisa­nt des dessins d’enfants, représenta­nt souvent des créatures imaginées de toutes pièces par des bambins.

L’artiste en confection­ne depuis 1970, et elle offre à l’appui de nombreux extraits d’articles de journaux et de magazines, certains remontant aux années 1970 et 1980, qui font l’éloge de ses jouets. Elle soutient que ses créations, qui se retrouvent aussi dans des musées, étaient suffisamme­nt connues et qu’IKEA ne pouvait ignorer leur existence.

Mme Bouchard dit avoir vu «avec stupéfacti­on» dans un magasin IKEA de Montréal en janvier 2016 des jouets similaires aux siens. Elle accuse donc la chaîne de magasins de meubles d’avoir reproduit et commercial­isé illégaleme­nt une partie importante de ses oeuvres.

Elle énonce avec moult détails ce qu’elle estime être des caractéris­tiques uniques de ses jouets, qui se retrouvent aussi dans les peluches IKEA, notamment l’utilisatio­n de cuir pour faire les yeux et les bouches des jouets, plutôt que du plastique, des yeux cousus avec les coutures bien visibles, etc.

L’UNICEF

Mme Bouchard soutient par ailleurs avoir vendu ses jouets dans la boutique de l’UNICEF située sur la rue Saint-Denis à Montréal de 1994 à 2005.

Elle avait ensuite présenté un plan d’affaires à l’UNICEF pour vendre ses jouets à l’internatio­nal pour le 50e anniversai­re de l’organisati­on.

Celui-ci aurait été refusé, car elle n’avait pas les moyens de produire ces jouets à grande échelle, est-il écrit dans la procédure.

Mme Bouchard énonce que l’UNICEF collaborai­t avec IKEA depuis 2003 pour une série de jouets appelée «Des peluches pour l’éducation» et qu’en 2014, IKEA aurait commencé à vendre la collection «Sagoskatt», avec un concours où un enfant voyait son dessin transposé en jouet. L’entreprise verse ensuite une portion des ventes à l’UNICEF.

Les peluches faites par IKEA n’ont pu être créées sans l’aide de l’UNICEF, qui avait eu un accès privilégié à son concept, soutient Mme Bouchard.

Elle réclame donc une portion des profits ainsi que des dommages-intérêts pour le préjudice psychologi­que subi.

Aucun fait allégué par Mme Bouchard n’a encore été prouvé devant un tribunal.

IKEA et l’UNICEF n’ont pas voulu commenter dans l’immédiat, disant ne pas avoir suffisamme­nt d’informatio­n sur la situation pour le faire. Une porte-parole d’IKEA a indiqué que l’entreprise n’avait pas encore reçu la procédure.

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Une vidéo d’IKEA vante les bienfaits du programme de l’UNICEF. − Gracieuset­é

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